En Corse les chants ont une grande importance et pour conclure en beauté, Jean-François et Paul nous ont enchantés avec violon, mandoline et guitare. Mais avant cette belle soirée, la journée s’est déroulée avec une succession de nouvelles limites découvertes. Sans aucune exception, la totalité de la bande est sortie de la crique de l’éléphant. Les plus aguerris m’ont accompagné avec une surprise énorme, un spectacle que personne ne pourra oublier. Pour commencer une araignée de mer et une grande cigale nous ont longuement observés, mais une drôle de sensation me mettait la puce à l’oreille. Les anthias et amandes qui vivent normalement en pleine eau étaient regroupées en forme de boule, je prévenais la palanqué que le prédateur devait rôder. Soudain surgissant du grand bleu un banc de 8 thons de +- 100kilos nous contournaient, une vision rare en plongée. Le reste de l’exploration nous menait vers une succession de mérous bruns, corbs, dentis et barracudas, cette « bullade » restera gravée dans nos esprits pour longtemps. Les autres copains à leur tour se transformaient l’espace d’une plongée en explorateur de leur âme. Cette discipline est un retour dans le ventre de la mer(e), une bulle où la pesanteur est abolie. Sourires accrochés aux visages, les stagiaires rayonnaient de leur parcours, ils avaient trouvé peut-être un nouveau sens à leur injustice. Les langues se sont déliées, les âmes se sont ouvertes, quelques larmes ont apporté leur part de sel à la méditerranée. Nous sommes entre nous, nous pouvons oser l’épanchement, nous avons les oreilles calées sur la même fréquence. La Galiote a repris son mouillage dans la baie de Santa-Manza, chacun va retrouver son quotidien, sa vie, mais dans les passages tempétueux, quand les doutes s’inviteront aux cœurs des blessés de vie, les images de référence de ce stage seront les antalgiques naturels de la crise de doute. La semaine vient de s’achever, à mon tour je voudrais simplement dire à tous les stagiaires : » Merci ! vous êtes ma force… »
Ce n’est qu’un aurevoir…
7 juin 2014Encore au paradis…
6 juin 2014Ce matin au petit-déjeuner les commentaires enjoués du tour d’hélicoptère d’hier sont d’actualités. Mais le présent vient s’inviter, la journée ne fait que commencer. Encore au mouillage de Piantarella qui est une lagune turquoise, le programme est une initiation au palmage. Il n’est pas simple de se propulser quand une jambe manque mais la volonté va palier à ce manque. Le vent d’Ouest lève un clapot qui rend l’exercice des plus sportifs. Tout le monde y met du sien, ils n’ont pas le choix le « casse-pied » de service veille ! Après un bon kilomètre aller-retour les visages témoignent de l’effort donné, mais cet exercice était nécessaire pour l’apprentissage de la plongée. Nous levons l’ancre pour rejoindre le mouillage nord des Lavezzi, à l’abri du vent d’ouest qui s’apaise nous sommes cachés dans une piscine naturelle. Le cuistot-plongeur nous régale comme à chaque fois en plus d’être le moniteur attitré de Cathy. La plongée de l’après-midi va être une balade en eau « polynésienne », mais la plongée est une discipline qui demande beaucoup d’exercices de sécu pour pouvoir évoluer plus profond. Carole et Elisa sont les escortes de Gunther, Sylvain, bon plongeur, muni de sa caméra, fixe des souvenirs pour la bande de bulleur. Sophie au fil des jours devient rayonnante, la vie est vraiment un présent. Patrick et Amélie se plient aux règles d’Archimède, munis de leur jacket ils doivent réussir l’exercice d’équilibrage, Jean-Luc lui se transforme en reporter sans surface et s’amuse à effectuer des clichés de tout le monde. La journée passe à une vitesse folle, le vent est devenu un moignon de rafale et sur une mer plate comme une vie sans aventure, Gunther nous offre le tour des Lavezzi vu de la Galiote. Ce soir nous retrouvons la cale de l’éléphant pour un Everest de lasagne accompagné de beaucoup de bonne humeur…
Rêves en cours
4 juin 2014L’effet bateau est en mode intensif, les langues se délient, les histoires s’entrechoquent, « tabou » est mort sur le coup. Nos drames ont un lien commun : la renaissance. Je pourrai vous causer de notre escapade sur une zone archéologique dans 20mts d’eau, encore inviolée, mais j’ai bien envie que cela reste le jardin secret de l’équipe. De retour aux échelles de la Galiote, Ali, Frank le cuistot aussi moniteur s’occupent de nos guerriers pacifiques, mais mon bon Gunther est en train de préparer la sirène Elisa. Du haut de ses 13 ans elle a une histoire particulière par rapport à l’association, en effet, en 2004, encadrée par sa mère, elle avait rejoint le bord, mais les années ont passé. Cette fois elle est seule et sa complicité avec les jeunes embarqués fait plaisir à voir. Donc détendeur à la bouche mon vieil ami la prend en main. Sans déranger cette paire, je les suis de près sans me faire remarquer. Une émotion m’embarque, je sens Gunther aussi très ému, ce style d’expérience ne peut nous laisser insensible. La petite fille est devenue une jeune ado pleine d’énergie avec une folle envie de croquer la vie, elle est à l’aise, l’eau devient son élément. De sa poche son moniteur sort un quignon de pain, les « autochtones » sont prêts à l’assaut, oblades, sars, saupes et girelles l’encerclent lui contant légendes salées. Il est temps pour moi de rejoindre le bord cela fait presque 1h30 que je bulle… Cet après-midi petit tour d’hélico et encore du partage des confidences, chut laissez les rêves se réaliser…
Premières bulles…
3 juin 2014Comment décrire une nuit à bord de la Galiote ? Il suffit de la vivre dirait la palisse ! La rotation du vent à l’Ouest va nous assurer une journée sans aucun bateau de passage trouble fête, entre vous et moi : je jubile ! Ce matin c’est le départ pour une « bullade » générale. Dans l’équipe Sylvain et Jean-Luc ont à leur compte quelques centaines de plongées ; Patrick et Amélie ont déjà franchi le cap débutant, la palanqué est donc logique. Gunther et Alexander, un pote moniteur de longue date, vont s’occuper de l’autre équipe. La discipline est de rigueur, chacun doit anticiper son immersion. Le débutant valide peine à cerner la discipline de la plongée, pensez un peu ce que doit gérer en plus le « différent ». Avant le saut dans le grand bleu des exercices de sécurité vont devoir être réussi avec succès. A la proue de la Galiote une large tache de sable à 5mts de profondeur va nous permettre ce contrôle de routine. A genou calmement, des nuages de poissons semblent vouloir assister à ce cours accéléré, nous avons une fantastique sensation d’être dans un aquarium. Le lâcher d’embout, vidage de masque et équilibrage des bouées sont réussi sans peine, il est temps de partir rejoindre les grands fonds. Amélie la plus craintive s’accroche à mon bras, les garçons ont reçu la consigne de ne pas me lâcher. La passe ouest de la cale de l’éléphant est très riche en faune par régime de Libecciu, les sars pointus et les dorades semblent comprendre que les plongeurs ont un truc en moins, du moins ils ne fuient pas à notre passage. Une arche de granit à 8mts de fond pourrait être la porte des abysses, trois gardiens nous attendent; le mérou brun, maître de méditerranée. La houle se brise sur les écueils, l’écume rend la surface wagnérienne ! Sans aucune appréhension mes compagnons de palanqué, deviennent l’espace d’un instant, habitants des fonds. Mais le sablier lui ne stoppe jamais, il est temps de rentrer… De retour à bord, les sourires sont accrochés aux visages, la journée nous a offert de l’énergie pour les jours à venir…
Lavezzi, cala de l’éléphant…
2 juin 2014Le mouillage de la baie de Santa Manza est déjà dans notre sillage, là-bas au loin se dessine l’archipel des îles Lavezzi, le rêve va devenir réalité. Eole est en notre faveur il nous offre un visa. Les Lavezzi… j’aurai tellement de choseS à leur dire mais la sagesse me propose le grand silence, leur vibration sera leur guide privé ; à cette saison la cale de l’éléphant est encore en paix. Le granit, les fonds émeraudes, des myriades de poissons, non ce n’est pas un paysage virtuel, nous y sommes. La Galiote retrouve sa place, sans elle les lieux sont fades, les amarres frappées sur les mêmes cailloux depuis plusieurs décennies ont marquées la roche. Les stagiaires découvrent, le lien avec la terre est en train de s’effacer, doucement ici les « essentiels » se mueront. Un repas de crêpes de bienvenue n’est pas pour déplaire à la mascotte, mais la belle équipe ne restera pas sur sa faim à bord tout est prévu. La sieste est plus que bienfaitrice, n’oubliez pas que nous sommes en Corse ! Mais le grand bain est là pour nous envoûter, nous sommes les élèves des abysses. Chacun va gérer sa mise à l’eau suivant son handicap, oups, désolé : sa différence ! Le premier bain donc, est consacré à une initiation d’apnée, la rigueur capelle sa combinaison, le hasard n’a pas sa place dans le monde du silence. Les plus aguerris sont binômes des plus faibles mais la profondeur de la lagune nous donne toujours pieds, pour ceux qui en ont encore. Une heure de balade, 60’ de bonheur où les premières angoisses se sont déjà envolées. La cale ce soir est vide, le bonheur s’invite à une nuit de repos sous un beau ciel étoilé. Nous tous pour un cheveu nous avons failli ne pas le vivre, alors entre vous et moi ce n’est pas ici que l’on va se plaindre. Une fois de plus nous pouvons le crier à tue-tête, seul le présent est un cadeau.
12éme stage de plongée sous-marine
1 juin 2014
Le douzième stage de plongée sous-marine Bout de vie est en place, la Galiote fidèle à elle-même invite les apprentis de la mer avec toujours autant de chaleur. Yovadi,Gunther et Frank le cuistot sont prêts, la mascotte, elle, est déjà en cuisine à quémander quelques crêpes de rabe ! Comme à chaque fois la part d’inconnu a sa place, la routine n’est pas admise dans ma vie d’aventurier à cloche pied, pourquoi devrait elle poser prothèse à bord pendant ce partage ? Plein de surprises les attendent, donc par ce journal de bord vous le serez également, surpris, du moins je l’espère. Le handicap n’a pas sa place, cet adjectif est volontairement confié aux intellectuels de la boiterie, ici pas de technique, on se fiche du dernier pied high-tech, de la super guibole bionique, la patronne c’est la nature et le monde du silence se moque de nos misères. Je n’ai jamais vu un mérou s’épancher sur mon moignon blessé, je n’ai nullement entendu le vent se morfondre de ma mutilation. Ici la vie est un cadeau en forme de gâteau, alors nous allons nous resservir plusieurs fois. Le soir, les veillées dévoileront les expériences du jour mais certains silences seront en train de bâtir les jardins secrets d’un avenir plus serein. Sous l’eau on sera loin de la pesanteur si contraignante, loin des conventions. En une semaine de mer nous allons vivre autrement, car nos corps devenus différents nous dictent de grès ou de force d’exister, alors faisons ensemble le premier pas. S’en suivront d’autres et encore d’autres. Par ce billet je tiens à remercier tous ceux, qui de près ou de loin, rendent chaque année possible cette semaine Bout de vie. Je remercie tout les anciens stagiaires qui n’ont pas oublié et qui chaque année pensent et prennent le temps de contribuer à cette chaîne de solidarité en adhérant. Un grand merci à tous ceux qui dans l’anonymat nous épaulent et surtout un grand merci à ma compagne Véro qui depuis le début effectue les tâches les plus ingrates que se doit une association à vocation nationale. Pour ceux qui désirent rejoindre la belle aventure associative Bout de vie, en cliquant sur ce lien un bulletin d’adhésion pré-imprimé est à votre disposition.
Que Dieu vous prothèse !
Festival des Abyss
22 mai 2014Le deuxième Festival des Abyss d’Ajaccio vient de débuter, un événement récent mais qui ne lésine pas sur les moyens, le parrain cette année sera Jean-Michel Cousteau. Le monde sous-marin a toujours fasciné un large public et l’odyssée du Commandant au bonnet rouge a stimulé une palanqué de garnement à pratiquer l’école buissonnière afin de mouiller leurs palmes dans le grand bleu ; je faisais parti de cela. A ma grande surprise les organisateurs n’ont pas trouvé mieux que de me nommer président du jury environnement !
Un sujet à la mode verte que je tenterai d’animer manière « cabochard ». Les logos bio abondent dans les paniers de la ménagère, les bobos-écolos refont le monde cachés derrière une étiquette recyclable. Dans les soirées climatisées, il est proposé un buffet campagnard venu directement de Lozère à dos de mule ; « ma chère madame, ici tout est bioooooooooooo »! La bande à Bardot accuse les barbares Inuits de massacrer les bébés phoques, elles en pleurent de rage faisant couler leur rimmel à base de graisse de baleine « commerce équitable » ! De mon tipi je me laisse emporter dans mes moqueries enfantines. Les slogans sauvons la planète sont de bon ton en ce monde de consommation, mais notre chère Terre va très bien elle n’a pas besoin de fourmi pour être sauvée. Quand certain la « titille» elle se démange en créant des tremblements de terre, quand l’allergie des usines lui irrite les narines, elle éternue provocant des ouragans !!! Les râleurs demandent des lois, les rêveurs que l’homme devienne meilleur, mais la Terre tourne, pas un jour elle n’a loupé sa rotation, pas un matin le soleil n’a zappé son levé. Laissons les lois aux politiques, mais changeons nos quotidiens dés maintenant. Ce n’est pas le pétrole qui va manquer un jour mais l’eau potable, les engrais et pesticides pourrissent nos rivières, Alzheimer, sclérose en plaque, cancer sont de plus en plus fréquents. Les pauvres Groenlandais qu’on accuse de tous les maux sont en zone de mort imminente. Un flux naturel de sud leur déverse sans vergogne tout les déchets toxiques possibles et inimaginables de l’Europe du sud, les planctons l’ingèrent et jusqu’au bout de la chaîne alimentaire les animaux sont contaminés. En fin de maillon nos eskimos, qui depuis la nuit des temps survivent par leur pêche et chasse, en sont les premiers touchés. Le lait maternel des femmes qui allaitent est considéré, après multiples recherches scientifiques internationales, toxique et impropre à la consommation ; le taux de cancer en quelques décennies a bondi au pays de Nanoq. Mais que faire alors ? Changeons sans concession nos quotidiens, j’ai viré depuis un bon moment tout les détergents, quatre noix d’indes pour la lessive sont suffisantes. Un mélange de savon noir, bicarbonate de soude, cristaux de soude avec une touche d’huile essentielle de lavande pour ma vaisselle… Cela peut paraître une goutte d’eau mais en changeant dés maintenant nos habitudes peut-être l’échéance de l’autodestruction reculera de quelques années. Les fruits et légumes de saisons sont bien meilleurs que ceux qui nous viennent de l’autre bout du monde, mais oui je prends très souvent l’avion, mais oui mon bateau fonctionne au gas-oil comme ma voiture, vous voyez ce n’est pas simple. « Je pisse sur les arbres, moi monsieur; avec les 6 litres d’eau potable made in Jacob-Delafont, un gamin somalien vit une semaine de plus »… La logique et seulement elle, nous fera ouvrir les yeux, mais comme notre schéma sociétal est construit dans un bunker basé sur le « toujours plus », nous sommes voués à disparaitre. Si un génie pouvait désensorceler les Hommes exorcisé par la « croissance », les choses pourrait prendre un autre cap. Une pièce pouvant contenir quatre personnes peut en recevoir deux de plus mais ce sera serré, puis deux autres de plus, ce sera encore plus serré, deux de plus et on serra entassé, trente de plus ce sera intenable, cent et ce sera une mort programmée !
La vie nous a donné des yeux et un cerveau alors pourquoi ne pas s’en servir. La croissance nous dézinguera, à quelques parts cela est rassurant, la planète est trop gentille avec nous, mais il n’y a aucun soucis à se faire, elle a l’habitude de tourner en rond ! Réalisons dans quel paradis nous vivons, hélas certain de nos comportements sont affligeants. Nous avons tout pour être heureux, absolument tout, mais certains semblent prendre un malin plaisir à créer les ghettos, à creuser les abysses pour diviser les moutons, une doctrine est devenue internationale hélas : « si je ne le prends pas moi ce sera lui, alors je pille »… Je vous laisse à vos réflexions qui je l’espère vous mèneront à une action ou peut-être plus, des maintenant.
Sur ces paroles « cabocharde », je vous donne rendez-vous au Festival des Abyss d’Ajaccio, à mes côtés seront, Francis Le Guen, Christian Petron et bien d’autres personnalités du monde du silence.
A vous de jouer l’aventurier!
31 mars 2014L’hiver, qui pourtant n’a pas eu lieu, a permis à certain ours d’hiberner, je vous laisse le soin d’analyser si je faisais partie de ces si sympathiques plantigrades. 1500km en 4 jours ; un réveil en fanfare ! Coaching en entreprise, rencontre de mécène potentiel pour l’association, conférence, signature du livre et VIP (Vrai Invalide Promeneur) pour le Critérium International de cyclisme qui s’est déroulé en Corse du Sud. J’aime ces marathons de rencontre, une décharge d’adrénaline à base d’échange. Si quelques prénoms m’échappent, les sourires et les confidences de certains, qui m’ont énormément touché, resteront gravés à tout jamais dans ma « caboche ». Je vous rassure j’ai aussi, de temps à autres, droits à certains réfractaires qui ne loupent pas à me démontrer que ma croisade est inutile, ces petits pics me font un bien incroyable, à force d’entendre que Bout de vie et mes aventures sont extraordinaires, je pourrai avoir les chevilles qui enflent. Mais ce billet n’est pas un éloge à ma croisade mais une proposition, qui j’en suis sûr ne vous laissera pas insensible. En effet j’ai rencontré un probable mécène pour des stages de vie sauvage pour ceux qui malgré leur prothèse ne sont pas encore trop capable de marcher longtemps. (Voir le billet en cliquant ici). Cette institution serait prête à financer l’opération mais en contrepartie l’amputé invité devra s’investir dans ce projet. Cette semaine est une micro-expédition, qui devra recevoir le même égard que l’on porte pour chaque défi réalisé. Pour faire simple chaque participant devra trouver un sponsor pour avoir le sésame de venir dans « ma » vallée perdue. Je vous rassure ce n’est qu’un « jeu » que nous vous demandons. Le but sera de vous préparer physiquement de toute évidence mais aussi de démarcher autour de vous pour l’obtention de soutiens régionaux. Pour suivre ce stage une liste d’affaire personnelle vous sera demandée, sac à dos, chaussures de marche, textile adéquat… Ceci a un coût, à vous de rencontrer des partenaires pour cette aventure. Trop souvent des projets capotent car le plan A n’a pas fonctionné, un aventurier doit savoir « se vendre », j’en connais depuis longtemps les ficelles et cette démarche est très intéressante. De votre côté à vous de rencontrer vos élus, association de service (Lions, Rotary…), magasins, grande surface… Il vous faudra monter un dossier seul et prendre rendez-vous. Votre face à face devra être convaincant sans plonger dans le misérabilisme. En échange vous pouvez proposer une rencontre après votre retour avec les collaborateurs de vos « mécènes ». J’espère que j’ai été assez clair et bien sûr j’attends de pied ferme vos réflexions et suggestions. Je vais vous dire un secret ; pour que ce projet voit le jour soyez nombreux à réagir le mécène lit ce blog !!! (Salut les gones !!!)
Un souvenir ne s’achète pas il se vit.
Résumé du stage de survie…
17 mars 2014
Les deux véhicules sont enfin garés au départ de la piste défoncée qui mène au sein de « ma » vallée perdue. Les quatre stagiaires, puisque deux se sont désistés au dernier moment, sont au pied du test grandeur nature de survie façon Cabochard. Les doutes sont leurs compagnons de route depuis leur folle décision de suivre l’aventurier à cloche-pied. Jean-Louis, sera mon binôme, une sorte de capitaine de stage, son épaule est réconfortante, à son effectif plusieurs années comme commando-para et de pompier spécialisé en intervention en montagne. Grâce à son expérience je peux compter sur lui pour partager nos trucs et astuces. En premier lieu le but est de savoir se placer sur le terrain, la carte et le compas sont là pour satisfaire à ce besoin essentiel pour l’évolution en tant que « survivants ». La piste suit le court d’un torrent qualifié de fleuve puisqu’il se jette directement en mer, la marche est forcément silencieuse, le passé n’a pas sa place ici, le futur est pris en otage par quelques « djinns » des forêts, le silence commence son effet de lavage de cerveau. Le pas est paisible bien qu’engagé, chaque 55’ une pose de 5’ permet de s’alimenter et de vérifier les éventuels « bobos ». Mais nous sommes loin de la randonnée du dimanche, survivre est une quête de tous les sens, l’un des carburants de ce type d’expérience est la récolte de nourriture sur le terrain. Asperge, ail, épinard sauvage, ombilic, dent de lion, cépe amélioreront la soupe en poudre du soir. Le sentier corrompt la piste qui sera à son tour asphyxié par un maquis dense, épineux et surtout déroutant pour le novice. La marche devient plus compliquée les sacs à dos accrochent ; les pieds butent sur les racines, les genoux caressent les restes de granit, les mains enfin encaissent les piqures de ronces, la survie n’aime pas ceux qui gémissent. L’emplacement du soir est enfin choisi, une berge sableuse sera le « cocon » nocturne. La journée est loin d’être terminée, les bâches servant de toit doivent être installées, le bois ramassé et le feu allumé pour le diner qui s’annonce frugal. Le protocole de bivouac est simple mais sans concessions, les tâches sont distribuées, l’usage du torrent comporte des règles immuables, au plus en amont ce sera le lieu où l’eau pour les gourdes sera puisée, puis la salle de bain et au plus en aval le nettoyage des gamelles et sous-vêtements. L’apprentissage des nœuds et du feu concentrent les élèves, sans ce savoir la vie de nomade est impossible. L’invité du soir intimide mes nouveaux amis, l’obscurité ; la forêt glace le sang des plus sensibles, les grands silences laissent place à tous les fantasmes, le salut du soir collectif est une foutaise car la nuit bien que sombre sera blanche. Les bruits des arbres qui plient sous les rafales de vent semblent s’animer d’une âme de revenant, les autochtones eux s’adonnent à la récolte de leur nourriture tout en étant intrigués par ce groupe d’hommes et de femmes entassés autour d’un feu palot. Les sangliers et renards semblent prendre plaisir à faire du bruit pour rendre nerveux les SDF de la vallée. Le petit jour dévoile au fur et à mesure les têtes qui émergent de sous les bâches, les cernes en disent long sur leur sommeil… Le feu réchauffe les âmes en peine mais la cohorte reprend la route dans une journée dense en imprévu, l’objectif du jour sera de rejoindre le point Ouest le plus haut de la montagne qui domine la vallée. De là, un feu pourra avertir les secours qu’un groupe en perdition qui a besoin d’aide. Le mode survie commence à rentrer dans la peau de chacun d’eux, les modules sont très variés, traversée de torrent les pieds dans l’eau, fabrication d’un brancard avec comme seul instrument un couteau, le découpage d’un arbre à l’opinel est l’art de la patience et du savoir-faire. Puis la construction d’un four en pierre pour cuire du pain et bien sûr la baignade en eau vivifiante de fin de journée fournissant l’énergie aux muscles courbaturés… Je pourrai encore vous raconter comment Sandrine a réussi à gérer le froid qui l’envahissait, comment Martine la doyenne du groupe a su faire preuve de sang-froid à l’occasion d’une chute dans le torrent, de quelle manière Karine m’a impressionné sur sa capacité à s’adapter, comment Samuel à accepter mon sermon sur le non-respect de quelques bases écrites pourtant noir sur blanc dans le dossier d’inscription, comment Jean-Louis a su rendre ce stage encore plus attractif…
La vie de groupe en mode survie est un exercice de style qui révèle instantanément le fin fond des personnalités, sans cohésion, l’esprit d’équipe ne peut se former car le seul but de ce type d’expérience est l’osmose des genres.
Si vous aussi vous rêvez d’une aventure similaire vous pouvez d’ores et déjà vous inscrire au prochain stage en envoyant un mail à l’asso, qui vous enverra un dossier d’inscription.
NB : (Je rappelle que le règlement du stage doit être fait au nom de l’association Bout de vie, il sera considéré comme un don déductible de vos impôts.)
Stage de vie « sauvage » pour vous.
10 mars 2014Depuis un an Bout de vie organise des stages de survie payants, le succès est très encourageant pour l’avenir de l’association, une manière simple de remplir la caisse de bord et financer les actions menées. Jeudi un nouveau départ est prévu, je vous ferais un petit résumé début de semaine prochaine. Souvenez vous, quelques amputés ont tenté avec brio cette aventure.
Mais parmi vous certains n’ont pas la capacité de marcher trop longtemps pour des raisons multiples et variées. Alors je me suis mis en tête d’en proposer un différent où le temps de marche serait inférieur à une heure et fractionné. En deux mots, l’idée serait de sélectionner 5 amputés-adhérents totalement autonomes, pour une semaine en tipi avec un apprentissage de vie à la « Robinson » des forêts. Les modules seraient axés sur la vie en pleine nature avec toutes les règles strictes que cela engendre. Montage du tipi, mise en place du coin latrine, hygiène de camp, cuisine au feu de bois, pain cuit sur une pierre, usage de geste de survie basique, connaissance simple des plantes comestibles et médicinales… L’arrivée se ferait le lundi en journée (date à définir) à Pianottoli, nuit à l’hôtel. (Les téléphones, I pad, i phone, appareil photo seront formellement interdits). Le mardi matin départ de bonne heure pour la vallée cachée. Après avoir emprunté une piste en terre privée nous devrons arpenter un semblant de sentier accidenté pour atteindre le camp et monter le tipi, temps de marche 60’ maximum, les cannes seront obligatoires pour les participants. Comme vous avez dû le comprendre la semaine sera basée sur l’adaptation, la rigueur et le partage. La vie de nomade a des règles qui seront transmises. Vendredi matin démontage du camp pour un retour vers la civilisation avec un tour d’hélico pour survoler la zone et dernière nuit à l’hôtel. Samedi retour à la maison. L’association fournira les matelas de sol, les sacs de couchage, prendra en charge la semaine et une partie du déplacement jusqu’en Corse, une partie seulement.
J’attends vos questions, commentaires pour faire avancer le dossier qui a été remis à un futur mécène fort intéressé par ce projet.