Rituel du Grand Nord

24 avril 2017

Si ce voyage est une initiation il manquait la part Groenlandaise, une fois de plus la Chance est venue à la rencontre des jeunes aventuriers. Le frère de John, l’un de nos mushers, revient du large, non loin de là un éléphant de mer a croisé sa carabine. Notre culture nous a éloignés de l’essentiel, la survie. Mais pourtant ici, cette chasse permettra au village de se nourrir pendant un bon moment. Le dépeçage est méthodique, on sent une grande habitude. Nous observons son travail quand soudain, le traditionnel s’impose. Depuis la nuit des temps l’œil du phoque ou de l’éléphant de mer est offert au plus jeune comme symbole de force, de sagesse. Un grand vide s’installe dans la bande, mais ici, au pays du nanoq, les choses sont différentes, les jeunes prennent sur eux et acceptent le rituel. L’orbite est retirée de la tête qui repose sur la banquise, puis elle est découpée par son milieu prête à être dégustée. Rémi attaque le premier, puis Ange-Paul s’en suivra les filles. A la base ce n’est pas une partie de plaisir mais ce cérémonial restera un moment fort pour le groupe. Un gros morceau de « barbaque » va prendre place sur le traineau, le voyage est loin d’être fini…

 

 

Oqaatsut

22 avril 2017

Aux pieds de nos rêves

21 avril 2017

Pilluarit Elisa

20 avril 2017
L’aventure continue pas à pas en nous réservant sa part de surprises. Mais ce matin une de nos aventurière passe le cap des 16 ans. Le temps n’appartient à personne et nos préoccupations de marque annuelle n’ont pas trop de sens ici dans la terre du grand nanoq. Le froid n’a pas quitté les jeunes, la nuit sous tente est une belle initiation à la vie polaire. Le plus beau cadeau que l’on puisse lui offrir est une vie de Freegirl.
Les traineaux chargés, nous continuons notre voyage. La température de – 17° à l’abri est gage d’un beau printemps et d’une bonne glisse. Nous engageons la progression à travers un immense fjord, des icebergs millénaires sont pris au piège, nous pouvons les narguer.
Mais au bout de l’horizon une montagne va nous expliquer ce qu’est de courir derrière les traineaux. Les heures passent, mais pas une fois nous ne sommes lassés de ce spectacle grandiose.
Un autre fjord, d’autres problèmes… Les chiens sont puissants, ils nous impressionnent par leur détermination, mais les mots me manquent pour vous décrire ce que tout le monde ressent.
Ce soir serrés sous nos tentes, nous écouterons ensemble le bruit de la glace. Entre frissons et émotions nous serons aux côtés d’Elisa pour lui laisser le plus beau des cadeaux. Une vraie fraternité qui lui sera un pilier de sa vie future de femme.

Jour de pêche

19 avril 2017

Premier jour

18 avril 2017

Le vent toute la nuit a bousculé notre cabane, le soleil s’est fait kidnapper par des averses de neige et de belles bourrasques de zef. Mais la vie se moque bien de ces « bricoles ». 

Charlotte, épouse de Julien, vient nous récupérer pour nous guider au départ.

Une grande plaine avec des centaines de chiens de race Groenlandaise, est le lieu de la préparation.

Chaque jeune est présenté à son propre musher esquimau. Les binômes sont très importants, le voyage va être engagé.

L’attelage est composé de 15 chiens, les traineaux pèsent au maximum 350 kilos. Là-bas vers l’est une montagne nous barre le chemin. Il va falloir la grimper en courant à côté des attelages.  Le premier col nous glace les os, le vent augmente la sensation de froid, les sourires se crispent, l’inconnu s’invite avec ses craintes.

Maxence ne dit rien mais elle semble souffrir du froid, la journée va être longue… Enfin une cabane rouge est au bout du chemin, les traineaux sont désattelés et le poêle va être mis en route.  Kim comprend à merveille : il sort comme par miracle une paire de kamiq (bottes) en peau d’ours que notre jeune aventurière va chausser; le froid ne sera qu’un souvenir. Les chiens sont enchainés, les sacs remisés mais ce n’est pas fini: il faut trouver une veine de glace pour la découper à l’aide d’une lance appelé « Toq », ce qui nous servira d’eau… L’ambiance est fabuleuse, bien que nos langues soient différentes, celles de nos cœurs nous unissent… A pluche.

Enfin arrivés à Ilulissat

17 avril 2017

 

Je me demande si les Dieux n’étaient pas avec nous, nous ont-ils quittés un jour d’ailleurs ! Le voyage fût parfait, pas de retard, des sourires en boucle et une arrivée au pays d’Apoustiaq comme dans un rêve. Pour notre plus grande joie, Julien nous attendais, direction la maison bleue vue sur la baie de Disko. Nous nous installons pour une seule nuit demain, l’expédition va se lancer. Ilulissat encore saupoudrée d’une averse de neige, est endormi par un lundi pascal très suivi. La première bataille de boules neige nous engourdi les mains, la fatigue, bien que présente n’arrive pas à nous accaparer.  La vie est un présent mais ça vous le savez déjà. Comme dîner d’accueil ce soir nous serons dans la jolie famille de Julien pour un ragoût de rennes. Les jeunes, la mascotte et moi-même nous vous disons à demain.

A bord du porte-avions Charles de Gaulle

11 avril 2017

photo Eric Duliére

Le 14 juillet 2016 mon nom était inscrit au Journal Officiel comme Chevalier de l’ordre national de la Légion d’Honneur, mais encore fallait-il l’officialiser par une cérémonie. Le chef de cabinet, qui était chargé du dossier, m’avait proposé toutes les possibilités dites classiques. Puisque c’était le Président de la République qui en était l’initiateur, en toute logique l’Elysée et le Chef d’Etat François Hollande devait me parrainer, mais ce n’est pas connaître le « Cabochard » qui sommeille en moi ! Demandant  les éventualités possibles, je comprenais qu’une personne déjà Chevalier pouvait s’en charger. En toute logique, mon « Fratellu » Bixente endossait ce « job » qui était une première pour lui. Mais où ? J’aime les belles histoires qui finissent bien, la vie en est souvent éloignée, mais là, je savais qu’une belle carte était à jouer, et si c’était à bord de notre porte-avions en service, le Charles-de-Gaulle ? Le chef de cabinet, tentait de m’en dissuader, par de son expérience c’était « mission impossible », j’allais droit à l’échec ! Le hasard c’est le nom que prend Dieu pour rester anonyme disait Cocteau. Dans mes amis, le patron des plongeurs démineurs, le commandant Bertrand de Lorgeril avait fréquenté en école navale, le Pacha du porte-avions, quelques mails, et coups de téléphone et mon souhait se réalisé. Seul un petit comité pouvait participer à la cérémonie, cela tombait bien puisque les grosses réunions ne m’ont jamais inspiré. La sécurité de l’accès à l’arsenal est stricte, le Pacha Eric Malbrunot nous reçoit. Etre à la tête d’un bateau à force nucléaire est une responsabilité énorme mais ce que je retiendrais de cet homme c’est son charisme, sa simplicité, sa vibration positive. Avant de poser la prothèse à bord, un court-métrage nous présente le fleuron de l’armée française. Le pont d’envol en image me remue les tripes, j’autorise les souvenirs à remonter en surface sans palier, tant pis s’il y a surpression ! Puis la délégation emboîte le pas du boss qui ne manque jamais de saluer et de donner un bon mot à son équipage. Hangar, passerelle, pont d’envol, catapulte… Tout est passé en revue. Puis là-bas à la poupe du PA, sous l’immense pavillon tricolore, un pupitre. Nous rentrons dans le vif du sujet. Le commandant Eric Malbrunot, ouvre la cérémonie. Derrière à ma gauche, mes amis, à ma droite l’équipe PEH, dont je suis le vétéran. Les mots du pacha, me remuent, je respire, je ne veux et ne dois pas flancher. Un pas devant tout le monde je suis caché de tous, mes lèvres tremblent. Maintenant c’est au tour de Bixente, je le sens serein mais au fil de ses mots de l’émotion grandit, bouscule le protocole, la fin de son discours se sale, notre amitié si profonde nous joue encore un tour. Un PEH porte un coussin où est agrafée la médaille rouge, Bixente me la remet, le commandant est au garde-à-vous, j’ai du mal à réaliser. Je n’ai pas préparé de discours, je veux juste que mes mots sortent de mon cœur. Pour commencer je fixe l’équipage, j’essaie de transmettre mon énergie positive qui m’a permis de m’en sortir. Puis je me tourne vers mes invités en comité restreint. Le déroulé de ma vie commence, bien-sur je remercie mes parents absents, nos vies nous ont séparés mais je leur dois mes premiers pas… Puis, à chacun de mes hôtes je dévoile une anecdote commune pour cimenter encore plus notre amitié. Et enfin j’en viens aux deux hommes qui ont changé mon existence, Dume et Bixente. Je m’emmêle les pinceaux je dis de Dume qu’il est la femme de ma vie, l’émotion me tacle, le seul rouge n’est pas un carton mais une médaille… Le pacha du PA a les yeux qui rougissent, mes invités aussi, moi je me demande si je ne vais pas me réveiller… Bixente poste une série de photos sur sa page Facebook. A ma grande surprise, dans les commentaires, je trouve des anciens du Foch qui m’avaient donné instinctivement leur sang, puis un texte  de l’officier de pont qui m’avait mis son gant entre les dents pour supporter ma souffrance, un autre se souviens de mon poème : le Pantin ; écrit au lendemain de mon accident et édité sur le magazine de la Marine Nationale… 34 ans après je peux enfin fermer ce livre rouge de sang, d’Honneur…

  Cette médaille c’est le fruit d’un travail de fond, sans relâche et je vous la dois à tous. Merci du fond du cœur…

A mes côtés le Pacha du porte-avions le Capitaine de Vaisseau Eric Malbrunot

Les bodys guards, Dume et Patrick, Karin assure l’arrière garde!!!

Mes amis m’ont rejoint…

L’émotion frappe à la porte de mes souvenirs…

Très fier d’être au milieu de l’équipe PEH* du PA
*Pont d’Envol Hangar

J’offre mon bachi* original à Bixente…
* Chapeau de marin portant mon matricule et usé!

Suivi pas à pas

22 mars 2017

Une balise satellite vous permettra de suivre pas à pas la progression de l’expédition sur une carte qui sera en ligne ici.

 

Survie en compagnie de Zeus!

9 mars 2017

 

 

Premier arrêt, les doutes s’installent.

 

Ce qui me fascine dans ces stages de sur-vie douce c’est la diversité des participants, qui rendent chaque aventure différente. La date de début mars n’est pas un hasard, les conditions météos se prêtent à de vraies situations de crise à gérer, et une fois de plus l’on a été gâté ! Même protocole de fouille des sacs pour constater souvent des erreurs de matos qui me font à chaque fois sourire, presque tout le monde est en mode « ww », ça sent le neuf ! Pas de blabla dans la marche d’approche, je ferme la colonne, tout en observant « mon » équipe. Au bord du lac, rempli à bloc, les fesses dans la menthe, un sombre nuage nous annonce le menu. Quelques gouttes s’empressent de tester les coupe-vents tous neufs, certains ne cachent pas leur crainte de la première nuit sous les averses. Mon rôle est d’initier sans jamais materner, chacun doit trouver ses clés pour sur-vivre. Le premier montage des bâches est toujours fastidieux, la confection des nœuds s’associe à la recherche du bon spot pour étendre son sac de couchage, un savant dosage pas toujours évident. Une fois le camp monté, il y a le module feu, alors chacun à la tache de la récolte de tous les types de bois pour que le foyer puisse tenir une nuit même sous la pluie. Les plus costauds extrairont des souches de bruyères quant aux autres ce sera la collecte de bois mort pas encore tombé au sol. Une seule allumette par soir, le défi est simple mais ludique. La boule de bruyère séchée a des vertus magiciennes, alors un doux fumet envahie le bivouac du premier soir. La pluie ne loupe pas le rendez-vous, c’est que dans la vallée perdue, elle n’a pas trop l’occasion de tremper des touristes, alors elle s’en donne à cœur joie. Tout au loin de la nuit des frontales illuminent les bâches, signes d’insomnie, pour certain. Au petit matin les visages en disent long sur la nuit blanche, mais les émotions doivent être remisées au fond du sac à dos, qui aujourd’hui, devra faire le teste du maquis impénétrable. Le dénivelé s’annonce sympa puisque le module matinal s’avère être la recherche d’un sommet pour se faire voir par l’hélico de recherche. La montée est violente, l’eau ne cesse de tomber, en même temps que le moral de certain qui donneraient cher pour un toit chauffé ! L’ascension éprouve les organismes, les ronces déchirent les mains blanches, les racines raclent, les pantalons dégoulinants de trop d’eau et le guide sur une patte, se taille la belle toujours en tête pour mettre encore plus de pression. Mais le sommet est atteint enfin, nous sommes tous trempés mais heureux de l’effort et de cette symbiose que l’équipe dégage. Un exercice me met à mon tour la pression puisqu’une paire de binôme se perd pendant 1h30, le maquis ne fait aucun cadeau aux étourdis… La « balade » s’est poursuivi en toute quiétude et chaque jour à apporter sa part de victoire mais un invité surprise nous en pris en douce, Zeus ! Non pas le Dieu grec mais la tempête qui a traversé la Méditerranée, je vous rappelle que Zeus est le dieu des dieux, le dieu suprême. Tout comme Hésiode le spécifiait, « L’œil de Zeus voit tout, connaît tout ». Du haut du mont Olympe, Zeus surveille les humains et décide de leur sort. Il est le dieu du ciel qui décide du temps météorologique en fonction de son humeur et de ses caprices : orages, tonnerres, foudre, pluies, … Je peux vous dire que pour la dernière nuit nous fûmes gâtés, des rafales à plus de 120km/h nous ont secoués sans pour autant enlever la bonne humeur du groupe. Ces 4 jours de maquis ont été, une vraie odyssée de découverte et de cette escapade, nous nous en souviendrons longtemps, très longtemps.

 Un souvenir ne s’achète pas il se vit…

 Le prochain stage où il y a encore de la place, sera à la Toussaint

Seuls au monde!

Un bivouac bien douillet!

Emmanuelle s’est révélée très déterminée, une vraie guerrière…

Roland, la force tranquille…

Christophe, un futur Sylvain Tesson du Canada!

Benoit, découvreur de nouvelles limites…

Florian , le cadet de la bande au grand cœur…

Accalmie comme récompense…

Brancardage système D!

Concentration au plus haut niveau!

Détermination

Avec le sourire

Il l’a fait!

Un feu pour réchauffer le groupe

8° c’est l’heure de la baignade pour Florian et Christophe. Ils sont de vrais découvreurs de limites