L’Yonne Républicaine

7 juin 2017

CORSE-MATIN

7 juin 2017

Le Grand départ…

5 juin 2017

L’orage vient de secouer le camp des Solitudes. Le lieu est teinté d’une une âme polaire, elle rôde ce soir à travers la canopée, mais la vallée est bien tranquille ; là-bas un rêveur savoure une riche saison associative et privée qui s’achève…

 Si elle devait avoir un thème elle prendrait ce simple titre : Emotion et partage… Il me faut conclure ces temps passés, il me faut refermer le grand livre de ma vie de Cabochard, une nouvelle ère pointe le bout de son nez. L’inconnu m’attend et vos sourires sont bien cachés au fond de mon cœur. D’ici quelques jours, une fois de plus, un petit bi moteur me mènera au bout de mes rêves, une fois de plus la carte de l’inconnu va être dépliée, la trouille sera omniprésente bien tassée au fond de mes sacs étanches, aux côtés de l’éternel Jo Zef, ma mascotte, qui n’est pas une peluche, je vous le rappelle ! Tout au long de l’année avec vous et grâce à vous Bout de vie a usiné : des stages de survie, une semaine de mer, une autre de vélo, des rencontres scolaires, des festivals de films d’aventures, des bourses offertes, des échanges sous forme de conférences, un partage en 4 jeunes de l’asso et des chasseurs eskimos au Groenland. Un sacré film corso-basque vous a porté autour de la planète mais aussi au fond des « Frères de sport » un poil émus. Sur un porte-avions une bande de potes m’a vu vaciller, ils m’ont donné leur amour, sincèrement, j’ai tout pris. D’ici quelques jours je vais rentrer dans un long pèlerinage, un rituel boréal, une initiation intime. Certains se demandent pourquoi, je ne peux que répondre : parce que !  Paulo Coelho disait : Si l’aventure est dangereuse, essayez la routine, elle est mortelle… Cela fait déjà 5 ans que je ne suis plus parti en baroude en solo, des excuses m’avaient greffé une pantoufle au moignon, mais chassez le naturel et il reviendra au galop. Là haut, au pays d’Apoutsiak, une folle expédition m’attend, 1200km de kayak face à moi-même, tout a été étudié, pensé, mais l’Inconnue se moque bien des règles, alors elle m’attend de pied ferme. On m’a parlé de bestioles en mal de casse croute, de vagues gigantesques qui happent les bivouacs peu prudents, de vent du Nord dévastateur, de glaces qui kidnappent le kayakiste trop confiant, mais il m’en faut plus pour me décourager. Alors je vais partir la fleur à la pagaie. Quand deux chemins s’offrent à toi, prends toujours le plus difficile disait Confucius. Alors vous avez compris, mes acquis et glorioles vont rester à la cabane pour tout remettre à zéro et affronter mes fantômes, à force, ils commencent à boiter sérieusement ! Tout au long de cette saison 2016-17, il y a des gens, des sociétés, qui ont sauté sur l’occasion pour aider, soutenir, porter, Bout de vie sans compter et par ce billet il est temps que je les remercie. Merci à Ludo Dejean et Alain Montean des centres Lagarrigue. Dalila Helimi, Stéphanie Caillet et le président Charles Lantieri de la Fondation d’entreprise Française des Jeux. François Rougaignan de la Fondation Paul Hamel. Christian Carron directeur du groupe financier Suisse Gérifond.  Bixente Lizarazu et son association Liza pour une mer en Bleu. Antoine Mari président du Rotary de Menton. Wilfrid Polomé, Boniship Bonifacio. Christophe Pitraye skipper de Nomade, Jean-François Pudori chanteur d’un soir, Jean-Louis Bianconi capitaine du port de Pianottoli. Fanny Pernoud et Olivier Bonnet réalisateur du film  Les vies dansent . Steve Enginger directeur du Geant Casino Porto Vecchio, Rocch Simoni directeur du SPAR Pianottoli. Julien Caquineau et ses copains d’Ilulissat. Fréderic Parise. Dume Benassi et son rituel de départ. Le Rotaract Albert de Monaco. Véronique Flambard de Nautiraid. Charlotte Cario de Columbia. Pierre-Marie et Pasquale Grisoni des Glacières d’Ajaccio. Nadia Amar de Corse-Matin, Olivier Balbinot de France Bleu Corse. Laurent Vitali de FR3 Via Stella. Stéphane Dugast et ses interviews, Le magasine Carnets d’Aventures, Vivre FM,à vous tous les fidèles adhérents de Bout de vie ; aux tifosi de ce blog et des liens sociaux, vous êtes une sacrée force. Certains mécènes et amis ont voulu rester anonymes mais vous êtes à mes côtés et je ne peux vous oublier.

Pendant ma « balade » groenlandaise,un journal de bord sera en ligne chaque soir avec une petite photo. Audrey Piette, fidèle adhérente des stages Bout de vie, se fera un plaisir de retranscrire mes mails via le satellite et de vous faire partager tous ça. Patrick Chiappalone animera le groupe facebook Bout de vie et Karin ma compagne sera le lien avec vous. Une carte donnera ma position pas à pas et une fois par semaine je serai en direct sur les antennes de France Bleu RCFM avec mon pote Jean-Charles Marcilly, les horaires vont bientôt être définis. Il ne me reste plus que quelques jours pour profiter d’une Corse encore tranquille, le 15 juin tout « recommencera » !

Merci je compte sur vous, n’oubliez pas que vous êtes ma force…

Unis par nos souffrances

20 mai 2017

La semaine c’est déjà envolé, les âmes blessées se sont renforcé, l’horizon leur semble moins vaste et leurs rêves plus accessibles. C’est le moment du débriefing, là bas au large les moutons aux ordres d’Eole, paissent tranquillement, la houle enfle, un souvenir vient de s’écrire profondément dans nos tripes. Chacun à tour de rôle donne son avis, mais les mots manquent, les lèvres vacillent, des gouttes d’eau salée tachent la terrasse de bois de la capitainerie. Chaque participant, s’applique à proposer son ressenti, des blancs sont nécessaires pour continuer, les gorges se serrent, dans un monde où l’on ne fait qu’entendre, là, tous écoutent avec attention.  A tour de rôle le stage est décortiqué, notre capitaine Christophe, n’arrive plus à causer, il se paralyse puis ses mots surgissent, me piquent les yeux, me faisant trembler les lèvres, que c’est bon d’être encore debout dans une vie de personnes assissent dans leur tête. La mer unit les âmes en peine, même le virtuel en prend pour son grade. Vivre coupé de la fourmilière est un quotidien qu’ils ont découvert, là, l’égo n’a plus sa place, l’apparence est amputée de tous ses membres. Bout de vie se veut d’être atypique, loin des ghettos, ici la seule place réservée bleue est la Méditerranée, pas de catégorie handisport, ils sont tous  handicapable et bien plus…

Pour la réalisation de ce stage je me dois de remercier tous les mécènes qui ont permis cette semaine de mer inoubliable.

Merci à Bixente Lizarazu et son association LIZA pour une mer en bleu. Steve Enginger directeur du Géant de Porto-Vecchio. Roch Simoni directeur du SPAR de Pianottoli. Jean-Louis Bianconi capitaine du port de Pianottoli-Caldarello. Daniel Perret du magasin de plongée Subdadou. Karin ma compagne, qui a proposé des cours de yoga et qui m’a épaulé pour le module plongée-sous-marine. Christophe skipper du catamaran Nomade et son armateur Alain. Jean-François Puddori chanteur guitariste au cœur en or. Nadia Amar Corse-Matin. Aux Dieux des mers et des vents qui ont su nous accueillir et à vous tous qui êtes les adhérents de Bout de Vie…

L’important est de ne jamais boiter dans sa tête…

 

Seul au monde…

18 mai 2017

Le cap Senetosa est une sorte de bout du monde où la mer et la macchia (maquis) se valent de sauvagerie Méditerranéenne, un promontoire que j’affectionne hors saison. Cet hiver pendant mes entrainements kayak, je m’étais promis de le partager avec des « éclopés » Bout de vie. Ici pas de réseau, le virtuel est en mode végétatif, la nature nous happe pour nous rappeler les vraies valeurs, alors pendant un bout de vie nous avons robinsonné à cloche pied. Un trou dans le granit nous a offert son enclave pour une soirée au claire des étoiles, un feu, quelques cailloux et des poissons qui grillent. Le silence nous conte ces vieilles histoires, là-haut, peut-être une étoile à accueilli nos jambes perdues, allez savoir… La nature nous offre sa grâce, nous nous déployons en escadrons pour ramasser les déchets déposés pas les tempêtes, une sorte de retour logique. Les mouillages sont différents chaque soir, et par chance, nous sommes toujours seuls. Kayak, paddle, plongée sous marine, rire, confidence, le sillage de nos vie semble plus lumineux qu’au premier jour… A pluche !

Nomade et libre…

16 mai 2017

La cala Chiesa est encore à l’ombre de l’aube, la bande est lovée dans les bras de Morphée, mais le « travail » nous attend. La pose de la palangre est un travail de patience, mais l’équipe en vaut bien la peine. Appâter avec la peau interne des holothuries (concombre de mer), la longue ligne est en attente, il ne nous reste plus qu’à implorer les Dieux des mers pour une offrande. Le soleil pointe au bout de l’horizon, au fur et à mesure nous comprenons que notre vœu a été exaucé.  Vider mais pas écailler, il ne nous restera plus qu’a trouver une plage sympa pour une soirée barbecue… L’ancre est levée, nous quittons les Lavezzi pour la côte ouest de la Corse, seul le vent nous dira où nous serons ce soir. Je crois que vous l’avez compris, ce n’est pas une vacance à cocher sur son carnet, mais une initiation de vie de Nomade. La carte marine est déployée, le compas de relèvement lui aussi est prêt avec la pointe sèche, Christophe dévoile les secrets de la navigation sans instruments… Le vent n’est pas de la partie mais nous ne sommes pas pressés… La vie est toujours aussi belle, à nous de la croquer à pleine dent… A pluche.

Entre ciel et mer…

15 mai 2017

La mer unit les cassés de la vie…

Le port de Pianottoli entre mer et maquis est encore endormi mais à bord du Nomade l’équipage est déjà levé du bon pied ! Les consignes de sécurités ont été données, la manœuvre de départ aura une personne par poste, l’improvisation n’a pas de place à bord. Le vent d’ouest et déjà debout, il sera notre fil rouge de la journée pour nous amener au bout de nos rêves. Audrey est de quart à la barre, le golfe de Figari est déjà ventilé, la sortie s’annonce sportive. La grande voile est hissée, le génois rentre lui aussi en action, la bande d’éclopés est attentives, le rêve devient réalité. Notre route nous amène au sud, le cap de Feno est doublé, les falaises de calcaire, fidèles à leur légendes nous contes la « vraie » histoire d’Ulysse. 20 nœuds de vent portant donne bonne allure au Nomade qui s’engage dans les Bouches de Bonifacio, en direction de l’île « d’en face » la Sardaigne.  A cette saison les mouillages sont encore peu fréquentés, Christophe pose, sur une belle tache de sable, l’ancre du Cata. Le turquoise de la lagune est un écrin de beauté, la vie nous a malmenés mais aujourd’hui elle nous a unis… Après une salade grecque, Méditerranée oblige, les filles prennent possession d’une plage déserte de sable blanc pour une première découverte. Et dire que pour un cheveu, d’ange, nous n’aurions loupé ses moments, si la vie est un présent aujourd’hui encore, elle nous fait un beau cadeau…

A bord de Nomade

14 mai 2017

 

Pour détendre les nouveaux arrivants, Karin leur offre un cours de yoga…

Ce n’est pas le temps qui passe mais nous, une maxime de circonstance. Depuis 2003 Bout de vie offre un stage annuel en mer dans l’extrême Sud de la Corse, 14 semaines différentes avec des personnalités toutes riches en émotions aux drames surmontés. Gunther et sa vaillante Galiote en a réalisé 12 sur 13 mais au 14éme round une retraite bien mérité a sonné pour mon vieil ami. Les idées ont fusés, comment faire, comment le remplacer… Mais Bout de vie a sa bonne étoile, un Nomade a croisé notre route. Christophe est à mes yeux un grand Marin, un tour du monde à la voile de 7 ans lui ont permis de caresser les vents de tous les océans et son expérience est une aubaine pour un public en quête de liberté. L’équipage sera de 7 personnes, toutes issues de milieux sociaux différents et des 4 coins de France et de Suisse. Le premier pas à bord est toujours rempli de doute, vacances, croisière, balade ne sont pas les mots représentatifs de cette aventure. Je dirais plutôt, initiation, travail sur soi, partage, échange, courage de vie, compréhension des Autres… Le programme est chargé, l’horizon est infini alors vogue la galère, nos blessures ne sont que le terreau de notre présent alors la fleur qui va germer de cette expérience aura une douce fragrance de Liberté… A demain

Avant de partir…

25 avril 2017

L’expédition Avannanut arrive tout doucement à son terme. En quelques mots il m’est difficile de vous décrire ce monde si particulier qu’est l’Arctique. Le Groenland possède une part de mystère qu’aucune autre région polaire ne puisse connaître, ici le confort c’est de rester vivant coute que coute, nos préoccupations d’Européen du sud, prennent une sacrée claque. Se déplacer, se nourrir, dormir tout est défi, tout est problème à résoudre. En postant les images d’un phoque que nos amis chasseurs ont dépecé, j’ai vu et senti des réticences, des questions. En Homme libre éperdu de la nature, ici je ne me sens pas mal à l’aise devant une telle scène, les 4 jeunes aventuriers l’ont aussi compris. Une chasse nourrira une famille, l’animal est survie. Voyager ce n’est pas changer de pays mais de monde, et ici c’est carrément une autre planète. Ici les Hommes pourraient sembler froids et inabordables mais pourtant c’est le contraire. Je pense qu’ils nous prennent pour de vrais handicapés, non pas ceux à qui il manque un bout mais aux civilisations du sud qui ne font que gémir. Aux pays de l’abondance leurs habitants pleurnichent, ici ils vivent, c’est tout. Depuis plus de deux mois le cargo ravitailleur qui était parti du Danemark avait été coincé dans la banquise, le supermarché était bien vide mais les sourires étaient toujours accrochés aux visages des gens croisés. La fatalité fait partie du paysage, Immaqa (peut-être en Groenlandais) est le mot-clé du pays de nanoq. Hier soir, dans notre cabane nous avons invité les guides, à notre grande joie et surprise ils sont tous venu avec femmes et enfants, dans les Etats du sud cela aura été inconcevable ici c’est leurs us et coutumes. Nous avions prévu deux grosses marmites de phoque en sauce et dans un calme et une sérénité incroyable à tour de rôle chacun est venue se servir en laissant au fur et à mesure sa place. Quand l’assiette était vide ils la nettoyaient pour laisser place au prochain. Ainsi, dans un espace de 15m2, 25 personnes se sont convié à un vrai partage sans chichi… Ce matin nous sommes allés au port en partie figé pour trouver le bateau de Julien enneiger et surtout bloquer par la glace. Sur le port personne ne nous a calculés, à un moment on s’est senti mis de côté. Acceptant la situation nous avons pelleté sans nous préoccuper de qui que ce soit. Puis des chasseurs sont venus à notre rencontre et sans parler se sont mis à casser la glace à grands coups de tooq (pic à glace). Tous ensemble ils nous ont aidé à sortir de son lit de glace le bateau, ni une ni deux ils sont reparti d’où ils venaient sans attendre le moindre remerciement… Les jeunes ont doucement compris des choses sur la vie, sur notre existence programmée par un protocole rigide qui a plongé le monde du sud dans une recherche d’un Moi sans issue. D’ici quelques jours nous allons devoir rentrer  mais une part de nous, va rester ici un moment. Aucun mot, aucune image, aucun récit ne pourra transmettre ces quelques jours passés ici…

Pour conclure ce billet je vous propose ce proverbe Groenlandais : la vraie sagesse se trouve loin des gens dans la solitude.

Cela tombe bien du 15 juin au 15 septembre je m’élancerai d’ici en kayak vers le nord à n’en plus finir, 1200km face à moi-même.

Un grand remerciement aux personnes qui nous ont aidé : Ludovic Dejean, Groupe Lagarrigue ; Charlotte Cario, Columbia ; Christian Carron, Gerifond Lausanne ; Olivier Balbinot et Evelaine Fontana, France Bleu RCFM ; Nadia Amar, Corse-Matin ; Laurent Vincensini, FR3 Via Stella ; Julien Caquineau organisateur de l’aventure et ses amis Kim, Fari, Steen et John; Audrey mise en ligne du journal de bord chaque soir; Karin pour mon Facebook officiel et bien sur Jo Zef la mascotte!

Journal de bord par les jeunes…

24 avril 2017

Aluu !

Nous sommes contents d’arriver enfin sur cette terre de glace.

La première GUESTHOUSE annonce déjà la couleur. Une vraie peinture animée, ou chalutiers, icebergs et goélands se confondent.

L’expé peut enfin commencer. Chacun de nous est attribué à un musher. Sur chaque traineaux, un fusil, du matos et deux, trois peaux de rennes. Nous avons en moyenne 13 chiens par binôme. Les locaux semblent à première vue assez renfermés, quelques mots et regards sont brièvement échangés.

Au bout de quelques heures, le froid commence à se faire ressentir, les pieds et les mains sont engourdis et le bout du nez picote.

La durée du jour est très longue, cela est assez déstabilisant les premiers jours mais nous nous apercevons par la suite que cela apporte pleins d’avantages !

Une petite cabane se dessine petit à petit, perchée au milieu d’un paysage époustouflant.

Une paire de chaussures traditionnelles en peau d’ours nous est prêtée sur place ; un prêt qui s’avère salvateur !

La barrière de la langue ne nous freine pas, nous apprenons un peu plus sur chacun. Les soirées dans les espaces restreints resserrent les liens, les histoires qui nous sommes confiées en émeu certains.  

Kim s’avère être le bon vivant et déconneur de la bande, suivi de près par Fari, quant à Steen, c’est un homme plus réservé mais très touchant et enfin, Jon, lui, est toujours souriant et taquin.  

Le paysage est apaisant, quelques pas suffisent pour s’éloigner et se rendre compte de cette immensité de glace…

Julien nous amène chercher de l’eau potable, il suffit juste de casser des blocs d’icebergs puis les faire fondre.

Le lendemain, après une nuit au chaud, à 12 dans le cabanon, nous repartons sur nos traineaux pour remonter les lignes de pêche. 800 mètres à remonter à la main.

Frank veut nous tester avant de partir en tente. Les chasseurs nous installent alors le style d’abri dans lesquels ils se réfugient en cas de tempête de neige. Deux traineaux côte à côte couverts par des bâches et chauffés par un réchaud au pétrole. A quatre dedans, la nuit fut courte mais c’est une sacrée expérience ! Pendant ce temps là, Frank roupillait au chaud au milieu de deux gros pêcheurs (chacun son truc).

Les Groenlandais nous apportent plein d’astuces qui améliorent notre confort.

Nous levons le camp, et partons chasser, en espérant ramener du phoque. Les traineaux zigzaguent entre les sculptures de glaces, ne laissant que de frais sillages derrière nous. Les mushers se concertent car la mer est encore loin et trop difficile d’accès, il est donc préférable de faire demi-tour. Frank s’éclipse le temps d’une pause, nous le retrouvons allongé sur un traineau en plein froid. Il faut préserver le chef !

 Le soleil nous accompagne tout le long, nous sommes chanceux.

Kim et Steen s’échappent le fusil à l’épaule, ils reviendront avec un beau lièvre arctique.

Les couleurs sont hissées, le drapeau Corse flotte désormais à côté du Groenlandais, le temps de quelques heures, jusqu’au glacier d’Unesco. La TEAM est plongée dans du coton, cela donne une dimension surréaliste et une impression de solitude.

Les chasseurs débordent de sympathie, nous vivons des moments uniques.

Pour notre dernier jour, l’équipe se dirige vers Oqaatsut , un petit village au bord de l’eau. De minces tâches de peinture sur une feuille A4.

Le temps s’arrête, le soleil perce et nous permet alors de profiter un maximum. Un banc semble nous inviter à le rejoindre, seul face à ce paysage figé.

Un pêcheur vient d’arriver, nous sautons dans nos chaussures. Seulement, nous arrivons trop tard, l’éléphant de mer est déjà en morceaux. Julien nous tend un œil, motivés à relever le défi, nous goûtons un par un sans trop d’hésitation.

Pour la nuit, Jon nous prête sa maison, encore une preuve de plus de leur sympathie. Puis, pour le diner, la mère de Steen nous ouvre ses portes. Un moment de partage au contact direct avec les locaux. Enfin, pour finir notre tour du village, l’équipe se rend chez son fils ou une dizaine de personnes attendent le café.

Comme le soleil ne se couche que vers 23 heures, nous partons entre jeunes sur une colline qui surplombe la banquise.

Tous les éléments sont réunis, le silence est assourdissant, les blocs d’eau s’entrechoquent, les derniers rayons disparaissent ; nous restons muet…

De réels liens se sont crées, les dernières heures pour rejoindre Ilulissat se font le cœur serré.

Ce partage ouvre les yeux, il est donneur de leçons. Nos petits chichis du quotidien sont à revoir…

Merci les gars !!!

QOJANAQ