Une bonne nuit abritée de la pluie et du vent, des affaires sèches, « yakapedaler ». La grand-mère saame tente la conversation mais là, avec toute la volonté du monde je ne comprends absolument rien ! Il me semble avoir identifié que ce sera une journée sans pluie ! Je vous le confirme je ne comprends rien à cette langue ! Dés mon premier kilomètre elle vient me rendre visite, la pluie pas la mamie ! Puisque je suis en forme, la route perd son bitume pour laisser place à une terre bien boueuse. Le faux plat montant n’en finit plus, ma moyenne en prend un sacré coup mais le moral lui est au beau fixe. Si ça monte, forcément à un moment ou à un autre ça va descendre ! Le vent prend de la force, la pluie ne veut rien lâcher et moi je pédale. Je ne sais plus qui disait il n’y a pas de mauvais temps il n’y a que mauvais habits et les miens sont fantastiques. (Un grand remerciement à la société ODLO de m’avoir offert ces tenues.) La route choisie traverse une forêt immense et souvent le vent ne peut s’y engouffrer. Personne, absolument personne, une sensation d’être seul au monde. La température ne dépasse pas les 6° mais mes efforts ne me font pas souffrir du froid. Chaque heure précise, un stop pipi casse croute. Pour éviter les problèmes d’articulations je bois beaucoup surtout pendant l’heure qui précède mon départ, plus d’un litre et chaque demi-heure une grosse gorgée. Je suis précis comme un valaisan, mais je sais que c’est le prix à payer si je veux arriver en bonne état de mon long périple. Dés que je pose le pied à terre mon compteur s’arrête donc quand je parle d’heure c’est sur uniquement du pédalage. Après 4h d’action, arrêt déjeuner mais le froid ne me permet pas de rester trop longtemps, mon thermos hydrate mes nouilles chinoises et je reprends la route. 57éme kilomètres je retrouve enfin l’asphalte, mes bras et mon dos sont brisés menus menus… j’espère que la mascotte ne s’est pas chopée une « dingote aigüe ». Il est là le faux plat descendant, de plus le vent violent me pousse, 28 de moyenne avec une charge de 40kilos sur le vélo, c’est que ça motive l’unijambiste. Je rejoins une nationale qui glisse vers la grande ville de Rovaniemi plus au sud, je serre les fesses, car les gros camions qui alimentent le grand nord me frôlent. Je passe la station de ski de Levi, chaque année une manche de la coupe du monde du ski alpin s’y déroule. Des grandes forêts boréales je me retrouve dans un village inesthétique de béton. Soudain la mascotte sort la tête du sac étanche, elle m’indique les fast-foods, les hôtels avec SPA, certainement des crêperies de renoms. Je continue à pédaler. Elle saute du sac tente de freiner le vélo mais je suis têtu j’avance, elle me double se jette au milieu de la route en feignant des spasmes de tachycardies, je déjoue son subterfuge et la remets sans concession dans son poste de voyage. Les gens se retournent à notre passage comme si j’avais enfermé un loup enragé !!! 90éme kilomètres on met le clignotant à gauche, route de nouveau paisible, mais plus aucune rivière, ni même de lac. Je n’ai de l’eau que pour ce soir mais pas pour demain alors je poursuis. 100 km toujours rien, 110, 120, 125éme kilomètre nous arrivons au lieu dit d’Ylläsjarvi devant un beau lac immense, le vent est violent et la pluie redouble d’intensité, c’est décidé c’est là que le camp sera monté. Un couple de retraité en vélo s’approche de moi, je redoute l’interdiction de camper. Hi, je m’appelle Martti. D’où venez-vous avec votre barda ? Je lui explique mon voyage, il me raconte le sien. Cet ancien patron pécheur de hareng a le jour de sa retraite traversé la Finlande Nord-sud en vélo et a écrit un livre en 2010 sur son parcours. Il me demande de le suivre !!! Nous attaquons une côte sévère pour arriver devant un palace qui a l’air fermé. Effectivement l’établissement est clos mais arrive le big boss. Mon nouvel ami lui explique mon parcours et je me retrouve au dernier étage d’un hôtel fermé dans une suite !!! Comme j’ai l’air affamé, je suis invité à diner avec le personnel. Je peux vous dire que la file d’hamburger que j’ai engloutis a impressionné tout le monde… Vous avez dit aventure !!! La mascotte a daigné sortir du sac étanche mais en voyant la chambre elle est tombée subitement dans les pommes !!! 126km en 7h25 effective de vélo, quelle journée…
A pluche
Iè incroyable journée. Une vrai journée d’aventurier avec toujours de sacrées rencontres.
Bravo Franck … encore une belle étape … je pense que cette pose dans cet hôtel t’a fait le plus grand bien 😉 bonne continuation … Bisous à pluche 🙂
Sacre Jo Zef ! Un vrai petit cabochard ! On sait de qui il tient 😉 bonne continuation et encore merci pour ces moments