Je ne sais pas si c’est le fait qui me manque un bout mais depuis que je suis parti, il y maintenant plus de trois mois, chaque fois que je croise quelqu’un il se confie. Ce matin encore, alors que je me prépare, Sandro le boss de l’auberge s’est livré. Il a quitté sa Sicile il y a trente ans et la vie ici à Novara, lui pèse, il n’a pas le courage de tout plaquer pour retourner sur son île, alors je l’écoute… Je reprends ma route sous la pluie, le paysage plat de la Padiana sous l’averse est d’une tristesse incroyable. Enfin je peux tester ma veste couleur « poussin », merci Alex ! La ville de 100 000 habitants grouille, je me faufile en faisant attention, mes sacoches dépassent drôlement de chaque côté. A ma grande surprise il y a une piste cyclable qui sort de la ville et de plus elle va vers le sud. Je quitte la fourmilière et retrouve un peu de calme. Mon choix de route me fait foncer sur Gênes par la « nazionale », deux autoroutes descendent eux aussi ce qui devrait me laisser une route plus tranquille. Je ne suis pas un bon rouleur sur le plat et je le sais très bien. J’ai au moins 80 km absolument droit et monocorde, la moyenne sera bonne mais au niveau mental cela va me coûter une grosse concentration. La première heure se passe à merveille, je roule comme jamais et la pluie semble m’envelopper, j’aime bien cette sensation. Malgré le crachin je retire ma parka, j’ai besoin d’air, je suis en concurrence avec mon compteur, j’aimerais qu’il reste sur 20km/h de moyenne, je suis un peu au dessus de ma vitesse de croisière ! Jusqu’à la deuxième heure je ne suis pas trop mal, mais le manque de relief, me mine la cervelle, rien pour me divertir, des lignes droites à l’infini et des champs de riz à perte de vue. La troisième heure n’en finit plus, mes muscles vont bien mais au tableau de bord je suis proche de la surchauffe. La pluie laisse la place au soleil et je reprends ma cuisson commencée hier. La quatrième heure devient un calvaire, je n’arrive plus à tenir le rythme. Finalement la pause du déjeuné me délivre. 80km en quatre heures c’est super mais j’ai besoin de me changer les idées. Je franchi le fleuve Po qui coule doucement depuis la nuit des temps vers l’Adriatique, le voile de pollution se lève avec la brise et me dévoile juste devant, le massif montagneux des Apennins ligure. La route enfin prend du cachet, des virages, des villages, de la vie quo ! Je rejoins Arquata Scrivia après 97km à ruminer. Je ne suis plus très loin de la Méditerranée, 188km du cap Corse à vol d’oie, mais cette journée fût difficile et longue. Je déniche une auberge, la seule du village et rebelote, le patron me parle de son accident qui a failli lui coûter une jambe. Il me demande des conseils sur sa rééducation, sur le sport qu’il doit pratiquer pour récupérer de sa blessure. Si ça continue je vais ouvrir un cabinet de coach psy itinérant !!!
A pluche…
Salut le « Psy …. malgré lui » …. Lol.
Le problème quand tu fais psy, c’est qu’il faut connaitre ses propres problèmes … et moi il m’en arrive tout le temps !!! Mais aider les autres permet parfois de mieux comprendre ce que tu traverses ou as traversé….. et pas que d’un point de vue géographique !!! N’oublis pas qu’il faut que tu changes de moyen de locomotion pour atteindre ton ile adorée. A moins que tu ne te mettes au pédalo !!!! Relol ! Voir, réaliser, se rendre compte des malheurs des autres nous pousse souvent aux confidences. En plus, le fait que tu fasses ce raid leurs laisse à penser que tu sais comment surmonter les problèmes …
Prends bien soins de toi et veilles sur les pitchounes …. sont pas encore majeurs les petiots !!
A pluche …. le « poussin » !
Bruce
salut Frank,
Sens-tu l’odeur des algues et du sel? tu approches et le soleil t’attend !!
Ne perds pas trop de temps à faire psy car » ta Belle » t’attend de l’autre côté de la Grande Bleue.
Tu nous ravis avec tes textes; on y devient accros!! c’est comme un rayon de soleil. Merci
A Pluche..
Il te faut de la difficulté et des montées pour avoir le moral donc je te souhaite beaucoup de côtes 😉
Psy coach itinérant ca t’irait bien, tu te connais assez et ton expérience de vie est si intense mais tu le fais déjà dans les stages et même grâce à tes écrits qui chaque jour nous ravissent, nous interpellent et nous questionnent. Bisous grand frère « poussin » et bisous aux 2 petits fiancés .