Ce n’est plus une averse mais des tonnes d’eau qui se déversent sur ma tente, le vent redouble de violence et pour fignoler le tableau la foudre s’en donne à cœur joie .Je tourne et me retourne dans mon duvet mais je m’en fous demain si il y a du vent je ne bouge pas d’un millimètre…
Mais ce n’est pas un remake du Yukon mais juste un break bien mérité.
Depuis la fin aout retour de mon pèlerinage au grand nord je n’ai pas eu de répit, attention ce ne fut que du bonheur mais ma vie privé je l’avais mise en sourdine. Donc retour au nomadisme tant chéri.
Immaqa trémoussait de repartir et nous donc! Plusieurs jours de « mangeaille » bien réparti pour le poids dans le kayak et un peu de matos pour rester plusieurs jours loin du bercail et à nous l’aventure. Jo Zef vérifie pour la énième fois que la poêle à crêpe soit bien à bord et vogue la galère. Pas de bulletin météo pour raison de gréve mais peu importe nous on veut du grand large côtier!!!
Le vent est dans le bon sens mais les nuages eux annoncent une rotation, alors il ne faut pas tarder, la houle commence à arriver d’ouest les montagnes s’assombrissent et vers midi ça pète de tous les côtés, on serre les fesses et normalement encore 3 petites heures et on devrait arriver dans notre repaire de corsaire.
Ici pas de réseau téléphone donc la paix, pour la connexion je dois escalader le haut des cailloux juste pour donner ma position à ma « Vrai » et un p’tit mot pour vous mais rien d’autre. 3h pour un bon marcheur pour rejoindre une « presque » route en terre et assez éloigné du sentier pour ne pas être débusqué.
La houle est de plus en plus forte et la minuscule passe est blanche d’écume, il faut se caler entre deux lames pour espérer passer, comme sur les montagnes russes « Immaqa » beach sur la minuscule plage de sable. Enfin le calme, en deux temps trois mouvements le camp est monté, pas de trace d’ours où de natifs ivres, ouf on ne sait jamais.
Le ciel s’assombrit et la pluie s’approche…
Quelle nuit, on aurait dit des paparazzis en furie, des flashs en continue , j’avais prévu le coup et détendu la protection de mon hiloire sur le kayak qui est en toile et ce matin j’avais récolté au moins dix litres d’eau douce, on ne sait jamais, si on reste bloqué plusieurs jours.
Finalement le ciel se dégage et le vent d’ouest pointe son nez, pas une tempête mais un petit force 5 qui amplifie l’effet de la houle, la passe est bloquée ainsi que ses habitants.
Je vais essayé de ne pas toucher à la cambuse alors je pars à la récolte de bigorneaux et de salicorne appelée aussi haricots de mer.
Un bon repas diététique sans altérer les 8 jours de cambuse. De cailloux en cailloux je scrute l’horizon et ces moments de solitude me ramènent sur la grande rivière. Je me sens serein, la solitude me rassure, me calme et m’apaise. Ce matin j’ai voulu prendre un peu la température du monde et ai branché mon poste de radio. J’ai de suite coupé.
Le vent est là et je ne vais pas bouger. Juste vivre l’instant présent. Ce qui me rassure c’est que de temps à autre je rencontre au bout du monde un autre gars comme moi, oh c’est pas tous les jours mais ça arrive et c’est bizarre, ça me réchauffe le cœur de savoir qu’on y est une petite poignée à avoir la même vibration.
La journée s’égraine sans course contre le temps, elle prend une autre symbolique, une prière à notre créateur. Je sais pas qui c’est mais en tout cas chapeau, les blocs de granit qui surplombent la Méditerranée depuis des siècles ça c’est sur c’est un sacré architecte le gars.
Demain est trop loin alors de là bas au milieu des éléments je vous envoie plein d’énergie positive et si vous le voulez ce soir coupez la télé et regardez dehors elle montre le bout de son nez, qui donc ? Mais la lune et peut être vous y verrez un grand gamin avec une mascotte dans ses bras qui rêve …
A pluche
Ah qu’est ce que l’on est bien libre…
L’an prochain, je pars pour un raid en Guyane. Face à l’enfer vert.
La vie, la vraie.
Une fois de plus, je ne serai qu’un microbe et c’est la nature qui décidera de me laisser passer où non.
Mais pour réfléchir comme cela il faut avoir été confronté au moins une fois dans sa vie à la nature.
Pendant la traversée, j’ai appris pas mal mais de retour à la civilisation je suis redevenu pitoyable comme tous les citadins qui ne pensent qu’a une seul chose « Leur retraite »
En ce moment j’aimerais comme toi Franck me retrouver seule … pour pouvoir faire un break ? Bisous et profite de cet instant unique … Ton île est magnifique