Je ne suis pas poète rêveur, je n’ai pas la rime douceur pour vous parler de ma mer
Elle m’a donné le jour mais surtout la nuit, ses yeux portaient un nom ; horizon, là-bas c’était l’enfer
De son sein j’ai voulu partir, larguer mes amarres sans bagarre, naviguer plus que fort que rester
L’horizon ne vint jamais, on m’a menti la terre est ronde, j’ai appris à ne plus me retourner
J’ai croisé les religions des hommes, les légendes des vents, la peur est devenue mon amante
La houle est douceur, la tempête embaume la mort si tu te loupes tu te brises dans la déferlante
Je ne suis pas poète rêveur, je n’ai pas la rime douceur pour vous parler de ma mer
La guerre navigue aussi, sa couleur est le gris les gamins matent l’eau j’en ai vu grimacer
Une jambe, lui ai donné mais elle ne m’a pas calculé, la mer est morne elle ne prend jamais son pied
Merde je suis débarqué, le sel blesse l’estropié, on me dit cabochard alors j’ai poursuivi à cloche pied
Un thé vert trop sucré, une tombe pas encore pillée, un marché de berbères, là le roc de Gibraltar
Les langues et us sont bizarres, corps voilés, d’autres dévoilés pour quelques dollars
Je ne suis pas poète rêveur, je n’ai pas la rime douceur pour vous parler de ma mer
A coup d’avirons j’ai voulu la charmer, mais de l’effort elle s’est éloignée du rameur elle est austère
Ok je n’ai qu’à plonger, mais quel effroi, quel désarroi, des poissons encore et toujours des poissons
Je crois qu’elle tolère le mariage pour tous, flute je suis « pagaies », cette fois c’est sur je suis marron
Ok ma mer, je te laisse tranquille mais entre toi et moi je ne suis pas sur que tu tournes rond
D’ici ou de là-bas point de ménage, j’ai déniché tes coins et où que j’aille trainent des moutons
La mer est bleue je n’ai pu l’écrire en « vers » il manque quelques pieds, amputée de rime je suspect l’unijambiste pervers, c’est un coup à reprendre la mer.
Pas la rime douceur, peut-être, mais la rime vraie, c’est certain.
C’est magnifique et touchant.
Merci
Homme libre, toujours tu chériras la mer!
La mer est ton miroir; tu contemples ton âme
Dans le déroulement infini de sa lame,
Et ton esprit n’est pas un gouffre moins amer.
Tu te plais à plonger au sein de ton image;
Tu l’embrasses des yeux et des bras, et ton coeur
Se distrait quelquefois de sa propre rumeur
Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.
Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets:
Homme, nul n’a sondé le fond de tes abîmes;
O mer, nul ne connaît tes richesses intimes,
Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets!
Et cependant voilà des siècles innombrables
Que vous vous combattez sans pitié ni remords,
Tellement vous aimez le carnage et la mort,
O lutteurs éternels, ô frères implacables!
Merci Franck pour le partage de ce « morceau d’âme », et je ne vois que les mots Charles Baudelaire à te proposer pour apaiser tes maux.
Good words …. for a dificult world, Freeman. A pluche frère aquatique.
Bruce
La vie ressemble tout à fait à cette mer « tourmentée »
Tu trouves les mots justes pour exprimer tes « maux » … A mon tour de te dire, vis l’instant présent en homme libre et heureux … Oui on ne peut rester insensible à ce monde qui « s’effrite » … mais seul ce n’est pas possible, non ?
Je t’embrasse et à pluche 🙂
Demain c’est la fête des grandes mers …
Alors fêtons toutes les mères,
peu importe l’arrime
on finira toujours par amarrer quelque part !
Belle journée à vous , je vous trouve très beau …