EPILOGUE:
Mot de la fin sans faim.
De fil en aiguille je dirais plutôt de kayak en pulka, de calotte en banquise, d’Antarctique en Yukon, de sous les mers au dessus des nuages mon bout de vie avance, à un moment clé j’ai été en recherche de reconnaissance des autres, les paillettes m’attiraient et je cherchais inlassablement ma place près des « grands ». Quelle désillusion, que de vent contraire, que de blizzard frigorifiant, mon « unijambité » était devenue ma signature jusqu’au jour où je compris que je devenais un label, une marque non déposée, une carte de jeu de rami.
Mais où était Frank ce Cabochard libre comme le vent celui qui est toujours prêt à larguer les amarres. Ma balade au Yukon m’a fait rencontrer les étoiles à l’infini, celles qui sont immortelles, celles qui ne jugent pas, elles brillent c’est tout et seul le poète un peu fou peut les voir.
Cette solitude je l’ai prise en pleine gueule, elle m’a fait peur, elle m’a fait trembler et chaque jour j’ai du sortir mon livre de vie, l’institutrice m’a donné des cours du soir même sous la tente elle s’invitait. Un jour elle m’a amené un miroir et je n’y voyais plus l’homme libre mais celui des autres, ma croisade était devenue un théâtre où à l’occasion de soirées très privées on s’embrassait car on était le club des grands.
Un coup d’orage, un coup de tonnerre et enfin comme un coup de baguette magique je revenais dans mon monde, le mien, rien qu’à moi celui qui m’a sauvé de beaucoup de pièges, le ciel s’éclaircissait, au bout de mon voyage, une île.
Liberté.
J’allais la rejoindre et rien n’est plus fort que l’amour de la vie sans parka, sans lunette, sans casquette, nu comme au premier jour, nudité qui fragilise mais qui en me dépouillant m’a fait murir, grandir.
Pourquoi paraître car je suis, pourquoi vouloir puisque j’ai, pourquoi dire puisque je fais.
Derrière ma vitrine je vois la fourmilière, je vois les gens courir, manifester, s’agiter, détester.
Un kayak, une tente, un fleuve et le temps qui s’est arrêté ; un guerrier pacifiste qui est assis sur sa rive et qui pleure, non pas de tristesse, quoi qu’un peu. Pleurer pour cette vie infinie et si éphémère, sur ces déchirures qui laissent des moignons pas très appareillables, je me suis relevé et j’ai hurlé la vie, la mort, les hommes, les femmes, la pluie, le vent, la nuit, le jour. Je suis vivant et je le crie.
Merci au grand fleuve tu m’as offert l’un de tes diamants, celui qui donnera la lumière à mon cœur encore meurtri de trahison d’homme mais maintenant je sais que tu existes et de ma croisade je m’en suis sorti apaisé.
Depuis, comme un mariage, autour de mon cou un galet y est suspendu et si par moment j’oubliais la leçon, la pierre me brulerait la peau pour me la rappeler.
Ayeltgnu
On est tous en recherche d’une certaine reconnaissance et c’est un tord.
Je pense que pour le comprendre, il faut creuser au plus profond de soit même tel un retour au source.
On peut avoir tout fait et tout vu mais on ne reste qu’un homme parmi tant d’autres.
Rappelons nous qui nous sommes et d’où nous venons sans pour autant se la raconter.
Notre combat, notre vie et nos aventures sont un hymne à la joie. A quoi cela sert. A rien, c’est comme une peinture.
A chacun d’apprécier à sa façon et de faire en sorte que ça servent aux autres.
tu m’as demandé mon avis. il est sans importance. puisses tu avoir vraiment atteint la sérenité dont tu parles. Puisses tu vivre tes moments de solitude, comme les moments de foule, les moments de joie comme les moments de peine, les moment parmis nous comme parmis les elements, puisses tu vivre le moment present pour ce qu’il est et seulement ce qu’il est: au bord d’un fleuve, sur un parking l’été, avec un amputé, un banquier, un touriste ou un saumon sauvage.
Tous les presents sont des cadeaux. tous. tous…
amitié
Non Jean-Luc ton avis est très important aussi important que le soleil, la pluie, le vent, les orages. Pour l’instant je trouve une paix qui m’était inconnue, alors dans un parking avec des touristes sur une plage noire de monde peut être un jour pour l’instant je me reconstruit pas à pas même si il est boiteux je prends mon temps. Une rivière au milieu de nul part je m’y sens bien, ailleurs? Laissons couler le fleuve.
Il est plus aisé d’être sage pour les autres que pour soi-même.
Merci beaucoup touché en plein cœur.
Entre les autres et nous il n’y a que les murs que l’on dresse pour se protéger, ou pour donner l’image que l’on veut donner. quand on a compris que le touriste bedonnant qui bronze sur la plage est peut être le chirurgien qui t’as sauvé la vie, qu’il a une autre vie que la tienne mais que ces vies entremêlement alors on peut s’assoir avec chacun avec sérénité sur la berge du fleuve de la vie. rappelles toi » ce qui nous unis nous rend plus fort, nos différence nous enrichissent. »
Merci pour ces échanges. je ne te ménage pas, j’en attend autant de toi; c’est la véritable amitié.
Merci à vous deux…. Quelle chance d’avoir pu un jour croiser votre route…. et quel bonheur de pouvoir encore profiter de tant de moments si enrichissants…. Un grand merci