Mai 2007, un sacré printemps ! Le froid est polaire mais l’ambiance est fraternelle, des traineaux trainent, un unijambiste boite, rien de très extraordinaire me diriez-vous ! Que c’est grand le Groenland, que c’est envoutant d’être au milieu de cette immensité. Mon moignon râle du manque de confort, je n’ai plus envie de l’écouter chougner, une vraie mauviette ce Cabochard ! Dimanche, 20 km parcouru et du vent dans le nez, lundi 20 km du vent et du brouillard, mardi 20 km du vent, du brouillard et j’ai mal, ouf ça change un peu au moins ! Mercredi : Dis donc Niko ! Y zont pas voté en France ? Ouais peut-être bien ! On appellera demain pour savoir…
6 Mai 2012, la même tente, un poil rafistolée ! Un bivouac sous des tonnes d’eau, un camp isolé au milieu d’une forêt perdue en corse. Les torrents ont pris une vigueur digne du Yukon, la pluie est diluvienne mais le bonheur est bien présent. Pas d’eau à courir demain, pas de pont de glace à franchir, pas de trace d’ours à détecter, juste un couple qui ne veut plus grandir, des amants qui vivent intensément l’instant présent car demain sera teinté d’éloignement. Mes départs sont et seront le refrain de ma vie d’aventurier à cloche pied, sur ce coup là je pars pour plus de quatre mois. La Corse et mon petit bateau ne me manqueront que très peu puisque la saison estivale transforme l’île de beauté en parc d’attractions pour urbains en quête d’émotion. Mais ma « Vrai » ne sera présente que dans mes instants de répit. Je ne me plains pas car j’aime ces séparations qui redonnent de la saveur à notre couple, alors j’avancerai le cœur léger…
Ce matin un merle bleu me semblait bien triste, je le voyais déménager son nid « bruni », un rouge gorge qui semblait sortir de l’œuf, venait prendre sa place toute chaude… Je me demande si ça ne cache pas quelque chose ? Le soleil est de retour, les paillasses vont sécher au soleil et pendant que certains s’indignent nous avons décidé de prendre parti pour le torrent car lui ne vole pas comme l’oiseau mais amène l’audacieuse brindille jusqu’à l’océan…
Le comble d’une abeille : Avoir le bourdon pour avoir trop papillonné…
Très joli ce petit passage que j’ai même du mal à commenter, pour que votre intimité reste reste « lovée » dans ce petit coin de paradis qui j’en suis sûre vous permet de vous ressourcer et de vous « aimer » avant ce grand départ … Bisous à vous deux et à très bientôt 😉
Ami poète met respect du soir. Tu te bonifies au fil du temps et des années qui passent. J’adore!