Pour apprendre je m’enfouis quand je le peux dans des livres de philo et pour beaucoup ils commencent souvent par : Éloge de quelque chose !…
Sans me prendre pour un autre cela faisait un moment que j’avais envie de me lancer dans l’éloge du moignon !!!
Moignon, ablation, mutilation, amputation… Des mots terribles, des maux tabous. « Je vous en conjure n’ôtez pas votre prothèse, je ne saurais voir !!! » La montagne à gravir est énorme, le moignon terrorise le non initié. Pourtant il est souvent tout rose comme un nouveau né. Au départ c’est vrai il nous a un peu forcé le destin pourtant avec le temps on le découvre, on lui cause, on le caresse pour l’apaiser et au plus romantique il peut être peloté par une tiers personne. Eh, on se calme, pas tout le monde a le droit à cette fantaisie, il faut montrer patte blanche. Toujours en spectateur on assiste à la rencontre du moignon et de l’emboiture. Un moment intense de réalité pourtant la trahison pointe son nez ! Les mots reviennent : « Vous allez voir, ce sera comme une vraie jambe, les autres n’y verront que du feu. » Oh rage, oh désespoir, oh prothèse immonde comme tu es laide, lui le beau moignon ne peut-être enfermé dans cette prison de carbone. Puis la tête ordonne, le « guibologue » essaie, puis c’est le premier pas. Il est comprimé, non en un seul mot, pas con primé, quoi que ! Lui, moignon frais, se sent à l’étroit, il pousse et a envie d’hurler, « au secours laissez-moi sortir ! » Encore prisonnier, il tente le tout pour le tout, petite plaie à tribord, flictène à la proue et comme ce n’est pas suffisant, boule purulente pour enfin retrouver la liberté. Faut voir après les premiers jours de « tole » comme on prend soin de lui. Pansement, pommade, massage mais les sagouins recommencent et ils recommencent. Maudit premier pas ! Il abdique, il se dégonfle, il se résigne à être « emboité » et il s’habitue… Le temps passe monsieur moignon commence à apprécier sa geôlière, elle se nomme « Magui » Magui bol ! Le couple se forme ; l’un sans l’autre cela devient difficile. Monsieur moignon est taquin, de temps à autre pour corser le pas, il provoque quelques plaies pour se rappeler le bon temps. Magui qui semble forte, à l’improviste se brise, s’use mais le guibologue travaillant « d’arrache pied » est un technicien de l’art plastique et remboite le pas. Le Geppetto de l’emboiture de ceux qui ne seront jamais plus paire cherchant inlassablement leurs « paspas » !!! Vous n’avez pas encore votre moignon ? Mais qu’attendez-vous ? Allo, ne coupez pas !!! Un moignon c’est un bout de chair en moins mais un bout de vie en plus. Ôtez une lettre et il deviendra mignon ! O !!!
Que Dieu vous prothèse…
Comme d’habitude j’adore ton texte. Tu as tellement bien transcris ce qu’on vit au quotidien avec ce moignon. ça m’a fait rire, ça m’a ému. Merci.
A faire lire à tous les nouveaux amputés et aux anciens aussi d’ailleurs. Superbe texte plein d’humour et d’émotion comme d’habitude. Je m’y suis totalement retrouvée. Merci
Je dois dire que j’ai vraiment bien rigolé en lisant ton texte qui est des plus réaliste. Je ne manquerais pas d’essayer d’en remettre un « bout » dans ma copie de bac !! Bises a tout le monde!
Parfait !
Amputée depuis 46 ans j’essaye,en vain souvent, d’expliquer que mon moignon hurle A L’AIR, et que je lui en reconnais le droit.
Merci de l’avoir exprimé bien mieux que moi.
OUI, MERCI
Tu as eu raison de te lancer. oui, pourquoi fais tu peur mignon moignon ?
Comme d’habitude tes mots guérissent « les maux » 😉
Oui Capitaine Bruno. J’adore!
C’est une belle histoire qui reflète bien le quotidien. Mais le jolie moignon est un mal.Donc on ne peux le contrôler. S’il avait été un jolie fille, s’en doute que ses formes auraient été plus chaleureuse. Cela ne m’empêche pas de l’aimer. Sans nul doute mon côté caché qui ressort. Cela dit n’allez pas croire que vous me ferai le cul car seul se privilège lui est réserver. Oui parfois je dis plein le cul de souffrir mais si je l’écoute me parler, ce n’est pas lui qui me donne la souffrance mais bien moi qui ne le ménage pas.
Moignon, mignon moi non… Juste mon petit bout qui me rend fort. Celui qui me rappelle que j’ai de la chance. Je suis vivant. Quand on a cette chance, on a plus le droit de se lamenter mais juste de dire merci Moi…Gnon!
Oui Capitaine Bruno. J’adore!
C’est une belle histoire qui reflète bien le quotidien. Mais le jolie moignon est un mal.Donc on ne peux le contrôler. S’il avait été un jolie fille, s’en doute que ses formes auraient été plus chaleureuse. Cela ne m’empêche pas de l’aimer. Sans nul doute mon côté caché qui ressort. Cela dit n’allez pas croire que vous me ferai le cul car seul se privilège lui est réserver. Oui parfois je dis plein le cul de souffrir mais si je l’écoute me parler, ce n’est pas lui qui me donne la souffrance mais bien moi qui ne le ménage pas.
Moignon, mignon moi non… Juste mon petit bout qui me rend fort. Celui qui me rappelle que j’ai de la chance. Je suis vivant. Quand on a cette chance, on a plus le droit de se lamenter mais juste de dire merci Moi…Gnon!
moignon oh mon moignon oui il me rappelle aussi que j’ai de la chance d’être là….