Alors que vous êtes confortablement assis devant votre PC deux hommes sont en train de sillonner les crêtes des cimes corses. Ma prothèse est bien fixée et mon « Moi » mis au placard, Stéphane n’a peut être toujours pas dépoussiéré ses godillots de terre afghane, pendant plusieurs jours nous allons ensemble, écouter le bruit du silence. Depuis quelques temps je me prête souvent au rôle de guide sans en avoir les titres officiels, mais pas tout le monde n’a le droit de suivre les pas de ma guibole en carbone. Si je me socialise un peu plus, mes fondations sont bien ancrées sur une solitude volontaire et sereine, le partage est une huile essentielle que j’offre au plus méritants.
L’Afghanistan est une histoire de famille chez les Allix. Pour le meilleur et pour le pire. En 1956, le père de Stéphane arpente les montagnes afghanes avec Joseph Kessel. En 2001 Thomas son frère trouve la mort au sud de Kaboul. Le sang de la famille a coulé sur cette terre, rejoignant celui de plus de un million de civils afghans.
Stéphane Allix a découvert l’Afghanistan à l’âge de dix-neuf ans, en entrant clandestinement avec un groupe de moudjahidin. Envouté par ce pays, il lui a consacré sa jeunesse. Il est l’un des rares français à avoir vu se dérouler sous ses yeux l’occupation soviétique, la guerre civile et le règne taliban, l’unique occidental à avoir côtoyé à la fois Mollah Omar et le commandant Massoud.
Le hasard de la vie diront certains, coup de pouce de nos anges gardiens me souffle la mascotte qui ne se trompe que très rarement, Stéphane a croisé un boiteux cabochard. Que va-t-il se passer pendant ces jours de baroude, nous ne le savons pas et c’est pour ça que nous y allons. Nos souffrances seront bien-sur enfouies dans nos duvets, c’est de bonne compagnie quand on part loin des hommes qui jugent en boucle. Un projet dans tous ça, une grosse conférence au sein de l’INREES à Paris le 17 décembre, Stéphane journaliste aguerri anime un débat chaque mois avec un homme un peu particulier sur un thème précis, celui que nous aurons le bonheur de partager sera : Faut-il dépasser ses limites ou les découvrir ? (Je vous donnerai les détails de cette soirée en temps voulu.)
La pluie, le vent et les orages sont au programme, ouf j’aurai eu peur de trop de beau, de trop de facile, c’est dans la difficulté que l’on grandi. En attendant notre retour vous pouvez suivre sur M6 ses émissions « Enquêtes extraordinaires » et vous plonger dans l’un de ses ouvrages remarquables aux éditions Robert Laffont Carnets afghans…
Un bref extrait de ce livre prenant : Je suis allé en Afghanistan pour comprendre les hommes et les raisons de leurs meurtres. J’ai vu le sang, la souffrance et la mort, déjà. Cela m’a rendu attentif à la respiration de la terre. A ses millénaires de mémoire et d’héritage…
Bonne route à vous deux … je viens de prendre les références du livre de Stéphane … je suis toute émue de lire tes quelques lignes Franck …
Je vous embrasse et que ce périple vous permette de vous apaiser et vivre en osmose avec cette nature qui vous apporte tant 😉
Si tu penses avoir trouvé une limite, plante un jalon. Ce sera un bon repère pour un futur camp de base. 😉
Amicalement…
Encore des instants magiques, de confidences et de ressentis. Bon Chemin à tous les 2.
Bise ZIA