A chaque signature on me demande à quand le prochain!!! Je vais rester le pied sur terre et aurais envie de vous répondre: pour l’instant ce ne sont que des écrits, rien de concret avec le protocole d’édition. Donc entre vous et moi un petit extrait de ce que pourrait être le prochain livre… Bien sur vos critiques sont les bienvenues…
Page 38/
Invité sur terre :
Au fond, c’est ça la solitude s’envelopper dans le cocon de son âme, se faire chrysalide et attendre la métamorphose, car elle arrive toujours.
August Strindberg
Le baromètre qui chute et rien qui ne se passe, ce n’est pas normal ! Je marmonnais ça dans ma parka depuis quelques jours mais cela me semblait louche. Ouf, me voilà rassuré, le coup de vent est bien arrivé. De grosses rafales et une forte pluie m’ont fait prendre la sage décision de ne pas m’engager en mer ce matin. Découvrir ses limites, d’accord, les dépasser jamais. Emmitouflé dans mon duvet, j’apprécie la pluie qui tapote la toile, je mets la radio Mix Megapol, une sorte de Nostalgie Suède avec une touche d’Energie, mais Frankie goes to hollywood ou les Queens ne valent pas la mélodie de la tourmente qui m’enveloppe, alors je coupe. La différence entre la musique et le bruit, l’émotion qu’elle nous offre… Seul sur un îlot de 100X400 mts je suis devenu Robinson. Mais où est mon vendredi se demande Jo Zef ? Le temps prend une autre forme, une alchimie interne. Aucune information du monde qui s’agite ne peut m’ébranler, couper des hommes virtuels et non vertueux, je suis simplement, un petit « moi ». Ces moments sont des privilèges immenses, ce n’est pas l’arrivée qui compte mais le chemin qui y mène et sur ma route ces arrêts tempête me ressourcent, me font cogiter. Il y a eu le minéral, le végétal, l’animal et enfin l’homme. Ce dernier et j’en fais parti, s’est parasité de millions d’indispensables, nous en sommes les esclaves. Le monde qui ne sait plus que conjuguer au futur a avalé, englouti le présent, le vide fait peur. Pourtant une bouteille pleine ne pourra jamais ramener l’eau de la source qui jaillit là haut sur la montagne. Le vent fait plier mon bivouac, mais je suis serein, heureux de pouvoir être cet habitant improbable du caillou si isolé. Ce voyage comme les autres est une initiation, un apprentissage infini, nous naissons pour mourir, mais ce laps de temps passé comme un éclair sur terre, pourquoi ??? J’aime ces colloques, j’en suis l’orateur avec comme seul public un moi attentif. Je décortique mes acquis (éducation, religion, niveau social, expérience…) La remise en question rend souvent furieux les hommes ; pourtant sans ce travail, l’âme s’éteint, le matériel ne prend plus le dessus, le pouvoir se retrouve amputé, on a jamais vu un naufragé se nourrir d’une une malle de dollars. Le conflit mène à la ruine, le dialogue à l’épanouissement. Alors je converse, je m’étale, je me scanne. Les zones d’ombres j’y rentre de plain-pied, je deviens l’explorateur des zones « inexplored » de mon intime vie. Comme tout en chacun j’ai mes fardeaux, la jambe en moins peut-être mais des amputations plus sévères, plus pervers, celles qui ne sont pas appareillables. Ces moments d’isolements me font apprécier à leur juste valeur les pourquoi et comment. Philosophe du caillou perdu, les plus grands penseurs n’étaient ils pas des écorchés vifs au passé si rude. Je me suis lancé dans des lectures redoutables, bonhomme aux réflexions qui bouleversent et qui rasent le bon savoir. Mon analyse, moi qui ne suis ni philosophe et encore moins intellectuel : nous vivons dans un miroir, l’éviter est malsain au possible mais à l’improviste le reflet nous arrivera en pleine gueule, on ne peut fuir tout une vie, on ne peut se mentir sans se flétrir. La pluie continue de chantonner, les sternes de pêcher, le vent de virevolter, demain je reprendrai mon voyage, si et seulement si les Dieux du vent, des mers et des nomades le voudront bien… Je ne suis qu’un invité sur terre ..//..
Explorer son âme est souvent déstabilisant et même douloureux alors on préfère l’éviter, rester dans la superficialité et la vie de tous les jours. Mais comment avancer sans ce retour sur soi ? Tu as raison quand tu dis qu’un jour si on ne fait pas ce chemin volontairement, on se prendra de plein fouet, douloureusement, tout ce qu’on a enfoui.
Un travail de toute une vie !
Ce sera un grand cru Frank ! Réellement un prolongement du précédent avec, il me semble le ressentir, une dimension spirituelle encore plus fouillé… Alors, c’est pour quand ? (rires 😉 c’est de l’impatience !)
Loin de moi l’idée de vouloir compléter ta réflexion, cependant j’ajoute, si tu le permets, ma vision de l’imbrication des, mondes, des règnes plutôt : Au début le Minéral (le plus dense) qui nourrit le végétal (la vie fixée) qui nourrissent à eux deux l’animal (la vie en mouvement) qui nourrissent à eux trois l’homme (la vie consciente) qui transforme toute cette énergie en la vie suivante, la vie Spirituelle, avant de s’en retourner nourrir le minéral, dans la terre d’où il est issu.
Avec ma sincère gratitude pour ce que tu apportes et partages.
ahhh..les amputations non appareillables..ça me parle tellement,effectivement le cerveau et tous ces méandres…les mots qui soignent les maux.Alors moi aussi j’attends avec impatience le nouvel opus de Frank …pour ce qui est de la chrysalide parfois la métamorphose se fait attendre ,attendre…pour les critiques…ne changez rien c’est parfait.
A pluche Mr Bruno
Bien entendu, j’adhère et j’achète, même sous souscription, les yeux fermés… mais ouverts à la fois !
J’aimerais bien trouver un chapitre sur tes réactions et pensées, là, quand tu vis au quotidien, en Corse, auprès des tiens et des autres aussi…
La vie en solitaire, l’introspection, c’est pour moi aussi un refuge salutaire, mon cocon, mais lorsqu’il faut vivre en collectivité, dans le cadre social qui fait de nous aussi des humains sur la planète terre, comment concilier ce besoin de profondeur et de vérité avec les exigences socio-économiques et les codes culturels ?
Ecris-tu là-dessus aussi, au jour le jour ? Autrement dit, parle-moi des autres, du retour à la terre ferme, même sur une île entourée de mer… Comment y trouves-tu aussi ta place ? Comment t’arranges-tu avec ce qui ne te convient pas ? … Je me doute, tu vas me répondre I’m a free man 😉
Hum, la photo de Jo Zef et Nora, c’est ma page d’accueil sur mon ordi… J’adore ! ♥
Belle journée à toi et à tes lecteurs 😉
Aujourd’hui Franck, en rentrant du travail, j’ai visionner le DVD de Thalassa 2009 : Un certain stage de plongée !
Vous voir plonger dans cette eau si claire, voir vos sourires, les doutes aussi … mais grâce à toi ils repartent avec « une patate » d’enfer … Merci pour eux et merci pour moi car même après une journée de travail harassante, même avec cette petite neige persistante, ce petit film me remet les idées en place et la « positive attitude » revient 🙂
Bisous et à pluche 🙂
PS : la photo de Jo-Zeff et Norra je l’ai imprimée et mise dans mon classeur où je mets tous vos mots qui guérissent tant mes maux 🙂 il y a aussi Cathy … Merci cher Franck 🙂
Bonjour. Je suis en train de déguster votre livre. Peut on trouver quelque part une carte de votre périple. Je suis nulle en géographie mais j aime les cartes et visualiser le parcours. Merci encore pour ces beaux moments que vous m offrez pour accompagner mes rêves nocturnes.