Il y a bien longtemps les professeurs me définissaient comme un cancre un poil rebelle-rêveur, bien avant l’âge réglementaire je quittais l’école pour la vie active, je rentrais dans le monde des grands et j’en étais fier. On m’avait fait comprendre qu’un métier ne s’apprenait pas, mais il se volait!Je devenais un fauve à l’affut de toutes informations qui pouvaient me servir, un appel sous les drapeaux à contre cœur et mon antimilitarisme m’ouvrit la porte de l’enfer. Une jambe en moins je voulais plus que tout un papier et un crayon, j’écrivis un poème qui fut édité et le gamin de 18 ans ne pouvait se douter d’une nouvelle vie d’aventure et de passion d’écrire…
Des cahiers j’en ai griffonné des tas et j’ai retrouvé ceci écrit en 2001 période très violente. La même année où j’ai croisé le regard ténébreux de ma « Vrai »…
Mon île, ma vie
De la solitude à la rencontre
De la douleur au plaisir
De la haine à l’amour
De l’égoïsme à la main tendue
De l’occlusion à l’explosion
Il vit dans son rêve les yeux grands ouverts
Fuir ou affronter
La paix lui donne sourire, mais réflexion
Cette île qu’il aime, qu’il affectionne l’isole le protège, le mange peut-être
Ici tout est excès, la foule de l’été, la paix de l’hiver
La tempête dévastatrice, le calme apaisant
La vie sous-marine abondante au courant meurtrier
Son cailloux aux multiples facettes un peu comme lui
Si accueillante et si austère, si jolie et si tortueuse, si attachante et si blessante.
Ne lui brisez pas son silence, il vous tuera de ses yeux, ne le questionnez pas bêtement, il vous fuira
Aimez le pour lui et non pas pour ce qu’il représente, lui et son île ne font qu’un
Jamais autorités, braconniers, colonisateurs seront ses allies
Tel le félin sur ses gardes il est toujours prêt à bondir pour éliminer, supprimer
Si les soirs il converse, c’est qu’il se confie aux étoiles, aux oiseaux ses conseilleurs, au granit son confident.
Ne le dérangez pas il ne vit pas pour vous, il est devenu l’un d’eux et vous ne pourrez l’atteindre.
Écrit aux îles Lavezzi en Octobre 2001 sous le grand murier…