Pluie d’Alaska, mélange d’eau et de neige, comme le grizzly je suis dans ma tanière, le grésille martèle le roof de mon petit bateau en bois. Tout est en place, les mails, mailés, les contacts, contactés, la poste, postée, je peux retourner dans mon monde. Pas de radio, pas de musique, la mélodie ce sont les filles d’Apoutiaq (flocon de neige en Inuit) qui donnent le rythme. Je suis au milieu de la baie déserte à cette époque et mon monde d’enfant a libre court. Pas de bruit parasite autour, juste le vent et l’eau qui piétine le marin rêveur. Je sais que le seul élément qui me fasse peur c’est l’âme de l’homme qui rend tout sérieux, gris, solennelle. L’enfant qui réside en nous est le rayon de soleil dans la tourmente de nos vies. Les personnes sérieuses n’existent pas, car nous sommes tous identiques. Le pape, le président de la république, l’icône adulé et vous autres n’avez-vous pas été enfant, n’avez vous pas rêvé de gâteaux, de bêtises interdites. N’y pensent ils pas avant un sommet mondial sur la faim, avant la signature de protocole de paix …
Le monde de l’enfance qui pose la question qui dérange. Le monde de l’insouciance où le primordiale est le futile du grand de maintenant. Ma mascotte me suit partout juste pour me rappeler de ne pas perdre le fil avec ce que nous sommes tous : enfant du vent, du soleil, de la pluie et des étoiles. Pas un pays, une ethnie n’a son lot de légendes issues de l’imagination de l’homme-enfant.
L’adulte rend tout sérieux, la mort, la maladie, la souffrance, les désillusions. L’enfant reste insensible car insouciant du problème.
Je délire ? Je ne crois pas, l’homme investigateur des guerres et des vindictes, tue le gamin qui rit, qui rêve. Je suis dans mon monde et par le songe je m’envole aux pays des sourires, j’y vois ma fille que je ne connais pas encore, j’y vois un hangar où y est stocké ma jambe dite perdue, j’y vois un père retrouvé, j’y vois un article décrivant ma disparition, j’y vois une Véro allumant une bougie sur une de mes photos d’aventurier trop tôt disparu. Jo Zef lui ne me pleurera pas il retrouvera un « vrai » foyer et arborera mes fragrances sauvages et rebelles.
Vous voyez le chevalier enfant n’a peur de rien ; car l’inconnu n’est qu’une nouvelle aventure à vivre, naître pour mourir on le sait tous, mais on craint l’issu.
Comme un sale gamin lorsque je suis en publique, je pose les questions inattendues, les regards bizarres, les affirmations utopiques. De temps à autre je rencontre un sale gosse qui me ressemble alors on se renifle, on se tourne autour, on s’observe, on se frotte a un arbre pour y déposer son odeur, on se griffe, puis on s’étreint comme deux frères séparés depuis la nuit des temps…
Autour il vente, il neige, je pense, je rie, je pleure, j’ai envie, je suis fatigué, je déborde d’énergie, je suis un homme héro-enfant, un chevalier des causes perdues…
Vivre est le défi de chaque jour, le présent est la seule montagne à conquérir, le reste : passé, futur, n’est qu’ « adultisme ».
quelle belle méditation pleine d’amour et de sagesse quoi de plus beau que de lire en soi et laisser la porte ouverte seulement a l’Amour car la Vie ne doit être qu’amour, qu’importe les querelles, les rancunes. Ni Dieu ni Maitre ? si un seul maitre l’Amour. Je t aime et tu le sais