Bout au vent…

16 juillet 2012 par Frank Laisser une réponse »
Il la protége, lui sussure le Sud, la Méditerranée, une île où les hommes sont rebelles mais ont un coeur gros comme le monde...

Il la protège, lui susurre le Sud, la Méditerranée, une île où les hommes sont rebelles mais ont un cœur gros comme le monde...

Encore et toujours une pluie fine, le soleil est certainement trop occupé à cramer la Méditerranée ! Un bon coup de Nord-ouest se prépare et à 5h25, heure de mon départ, il est déjà en forme. Le grand golfe d’Omnefjärden prend une allure moutonneuse, mais je passe sans problème.
Bien à l’abri je louvoie très prés de la côte pour m’éviter, les pires rafales. Hier j’étais  protégé du Sud-est ce matin planqué du Nord-ouest, ici le vent ne connait pas de répit. J’arrive à la deuxième baie du programme, je passe mais cela devient plus engagé, un poil sportif ! Je retrouve une côte sous le vent mais quelques grosses risées me plaquent au kayak, j’en ai failli perdre la pagaie. Au détour d’un cap je dois bifurquer cap au Nord-ouest sur 400 mètres, je ne dois surtout pas baisser la garde. Je mouline pour gagner du terrain, finalement je m’en sors pas trop mal. Le crachin ne cesse de jouer les supporters mais je crains la prochaine traversée, le Gaviksfjärden est profond de 6km et il aura assez d’espace pour lever un sacré clapot, cela va être dur à gérer. Je me cache derrière un gros caillou pour prendre un peu de répit et manger quelques bricoles qui vont m’aider à affronter cette épreuve. Je m’élance, branche la caméra et envoi les watts, je suis à fond, je ne peux pas donner plus. Je ne suis même pas sur que j’avance, une demi heure pour gagner 500mts et je sens que j’y passe une incroyable énergie. Sur mon tribord un fjord protégé apparait, je vais essayer de tirer un bord sur lui sans trop me mettre en travers des lames pour ne pas finir sans dessus dessous. Finalement je touche la plage, je crois que seule la pluie est mon témoin du jour, pourtant depuis un moment j’étais observé par un homme qui possède le cottage où j’ai beaché Immaqa. Je m’étire quelque peu, je m’extirpe avec peine du kayak et touche enfin la terre ferme. Je vois déjà où je pourrai monter ma tente, mais avant, ma conscience « professionnel » m’exige de comptabiliser la journée. 24km, il manque 6 pour faire mes 30 que je me suis imposé ! Mais hier j’en ai fait 42, ok, je reste !!! Oui je sais cela peut vous faire sourire, mais la rigueur et la discipline sont nécessaires dans des raids aussi long, si l’on passe sur certaines choses à la fin le projet avorte. Pendant que je me bois une tasse de café brulant, un homme apparait, il m’a surveillé à la jumelle et vient à ma rencontre. « Belle bataille, monsieur ! » Je souris et lui répond qu’avec la Botnie, il n’y a ni combat, ni lutte, juste une volonté d’avancer au mieux, aujourd’hui’hui je n’ai plus de jus pour continuer. Il m’invite dans sa maison et debout devant un feu de cheminée je me sèche de cette dure matinée pluvieuse et venteuse. Il m’offre un café et me propose une cabane voisine de la sienne. Je refuse gentiment, j’ai pris l’habitude d’être sous ma tente mais accepte d’aller prendre ma deuxième douche brulante en deux jours !!! En préparant ce projet, j’avais lu pas mal de bouquins sur les pays que j’allais traverser et souvent je remarquais que les suédois étaient froids sans accueil pour l’étranger !!! Je ne sais pas si c’est ma chance légendaire mais depuis que je suis dans ce beau pays je n’arrête pas d’être reçu comme un frère.
PS : La petite rescapée d’hier commence un peu à sécher et Jo Zef l’a prise en affection, je crois qu’elle va venir avec nous jusqu’au bout du voyage. Le Cabochard sera sa prochaine demeure, la mascotte partagera son coussin de bannette.
A pluche !

6 commentaires

  1. Genay Bruno dit :

    Salut vous 3. Que 24 …. mais 24 de moins quand même !!!! Si tu continues, tu vas finir par aller jouer à « Des chiffres et des lettres » … hi hi hi !
    Quand aux douches, profites en bien, à mon avis, avec les « deux » mascottes et le café, tu ne trouveras pas grand chose d’autre dans le coin pour te réchauffer ! Lol.
    Réchauffer le coeur, par contre, …. faut voir.
    Courage man, et j’ai envie de poser la question comme Coluche : « jusqu’où s’arrêtera-t-il ? »
    Jusqu’au bout ………. de vie j’espère !

  2. Patricia2A dit :

    Yes ye yes …..effectivement que 24 …. Tu nous as habitué a mieux ! LOL ….. Qu’est c que tu peux mouliner…. Reste bien prudent tout decmeme…. Je vois que ton étoile est toujours avec toi. A prestu

  3. Dolfinu dit :

    Le chemin parcouru n’est pas qu’une question de kilomètres, c’est tout ce que la journée t’a apporté. 24 ou 42 peu importe elle sont toutes bien remplies et bien racontées. La bise.

  4. Val dit :

    Super la photo. Jo zef le Corse et Norra la Suédoise. Hé vera rigueur et ténacité sont la clef pour avancer et peu importe le nombre de km parcourus à l’instant T. Bonne continuation. @ Pluche

  5. Emmanuel dit :

    Fortes pensées à toi, courage !
    Un leash pour ta pagaie pourrait parfois t’être utile.
    Prends soi de toi
    Biz

  6. Cathy dit :

    Oh comme ces mascottes sont attendrissantes !
    Et si j’emmenais aussi mon Oizo Jaune en Terre Happy à l’autre bout du monde ?
    Je vous lis et je reprends des forces dans mon voyage au long cours, avec pour destination la guérison.
    A bientôt

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