Je reviens à peine de repérage, Houlà la, les conditions vont être au top. L’hiver qui n’est jamais venu cette année, c’est juste ébroué au bon moment. Les torrents ont repris de leur superbe, le terrain est détrempé à soin et mes copains les sangliers n’ont pas tous fini au fond de la marmite. En deux mots le summum pour un vrai stage de sur-vie douce !
Les 6 candidats sont dans les starting-blocks, le stage va bientôt pouvoir se réaliser. Comme à l’habitude il y a quelques abandons de dernière minute, mais cette fois j’ai anticipé et nous serons 6 au complet. 3 femmes et 3 hommes, un guide un peu boiteux et une vallée encore préservée. Dans le groupe un amputé en plus du Cabochard, la mixité est au rendez-vous. A une époque où l’aventure est virtuelle nous allons nous plonger au plus profond de nous-même. « Krotte en tas » et autres âneries télévisées pourrissent ce qu’est l’aventure. Vivre ses rêves c’est être en osmose avec son environnement, c’est fusionner 6 personnages en une équipe soudée et prête à se surpasser. Pas de feu de friction, ou de larves grillées, mais de la cohésion de groupe, des successions de petits gestes qui rendent la forêt douillette. Les marches seront courtes mais pénibles, le maquis ne prévoit pas le passage des gros sacs à dos, il aime bien voir le rêveur poser genou à terre. Mais pendant ces 4 jours le temps qui passe sera laissé dans le monde de ceux qui courent, ici on est ailleurs. Depuis quelques années maintenant j’en ai vu des sourires entre les gouttes de pluie et de sueurs, des moments de désespoir devant le torrent en cru, des grimaces quand il faut dérouler sa bâche sur un sol détrempé. Je me réjouis de pouvoir guider un petit groupe, qui je l’espère trouvera l’essentielle de la nature, sa quiétude et sa justesse. Les marches seront silencieuses, pas de blabla en randonnant, le bruit est l’ennemi du poète. Le soir auprès du foyer, si les élèves arriveront à l’allumer, ils pourront raconter leurs histoires mais comme par magie la plénitude de la vie de nomade efface d’où l’on vient et qui on est là-bas en face. Le crépitement du feu qui ronronne est bien plus ludique que n’importe quelle chaîne TV. Le craquement d’une branche dans le dos du campement annonce toujours un frisson collectif, bien qu’ici en Corse les derniers ours à avoir vécu sont d’époque moyenâgeuse. Le stage de sur-vie est tout simplement un retour à l’essentiel, à une vie minimaliste où tout le superflu est en mode « indésirable ». Les gadgets modernes seront temporairement bannis, les écrans ont la fâcheuse manie de flinguer l’instant présent. Il y a bien un endroit où on doit être attentif, cet endroit, c’est ici au milieu de nous-même. Plus aucun moyen de fuir l’instant présent, de combler le vide qui donne le vertige, de « virtualiser » sa vie pour la rendre plus vivante. Ici le moindre bruit, le moindre souffle, la simple miette trouve enfin sa vraie place. Je me ferais un vrai plaisir à vous faire un simple récit de cette belle aventure.
Si vous aussi, vous êtes tenté par cette expérience sachez qu’il reste 2 places encore en novembre. Par contre si vous êtes un groupe de 4 minimums je peux étudier avec vous une date et un lieu. Le prix du stage est totalement reversé à l’association Bout de vie.
A pluche !
Tu vas toujours à l’essentiel alors que nous, nous sommes enseveli sous les apparences. Bravo pour ce que tu fais pour les autres, cela rend les Hommes plus grand en te suivant. Chapeau bas. Forza caru.
Il en faudrait beaucoup comme toi Franck , t’es un champion et bravo pour le reportage Fréres de sport je l’ai vu 3 fois, c’était hyper émouvant. Prend soin de toi.
A chaque fois je me dis il faut y aller et à chaque fois je m’invente une excuse. Tu as raison il faut vivre ses rêves sans condition.
Même pas peur…je suis prête..j’ai trop hâte de partager cette aventure humaine avec mes nouveaux compagnons…mais aussi de la partager avec moi même..à très bientôt
Encore parti à la découverte …. de toi même mon ami. Have fun & take care.
Bon stage de survie et de retour à l’essentiel. C’est certainement un beau lavage interne et l’occasion de réaliser que la vie est belle et mérite d’être vécue malgré les monstruosités qui nous entourent. C’est ainsi, j’adore une chanson de Calogero qui définit l’Homme comme l’animal le plus cruel au monde….Le passé, le présent et le futur nous le démontrent hélas. Mais……gardons l’espoir car il y a néanmoins sur cette terre des personnes, comme le Freeman ! qui apporte une bouffée d’air optimiste. Gros bisous à tous.