14 juillet, fête nationale là bas au pays du bruit, donc ici par solidarité, aujourd’hui c’est repos. Jo Zef se demande bien si, en ce jour de souvenir, je n’ai pas oublié le truc rouge à mettre au costume pour le défilé. Pôvre mascotte, le manque de dessert lui tape sur la tête, le défilé on l’a devant les yeux et sans personne pour nous bousculer. Commandant Glaçon accompagné des adjudants Givré, Congelé… Des grands, des petits et des boums qui pètent tout comme un feu d’artifice, un vrai défilé de 14 juillet. La mascotte, tu ne crois pas que le seul « truc » rouge intéressant que nous connaissons, c’est notre beau kayak Immaqa…
Le temps, ici n’a pas sa place. Ici c’est l’instant présent, seulement et encore seulement. Le reste, des inventions d’hommes et de femmes qui courent derrière l’horloge. A une trentaine de kilomètres de la frontière avec l’océan Arctique, je peux légèrement me décontracter tout en restant vigilant. Ces derniers jours ont été durs, mais n’est ce pas avec la rudesse que l’on apprend ? La vie sur un fil pour se sentir libre, la vie sur un fil pour ne jamais laisser accepter l’irréparable, une erreur, un oubli et c’est le carton rouge. Puis le souvenir d’un homme libre, disparu là haut au pays des glaces et des tombes qui n’ont jamais eu de fleur. En ce jour de souvenir de la Révolution française, beaucoup en profitent pour remplir leur compte en banque, d’autres pour peaufiner leur bronzage. En ces temps de barrières et de contre pouvoirs, Danton et Robespierre ont soulevé les foules pour le grand changement, jusqu’au moment où à leur tour ils furent pris par leur folie de pouvoir pour se retrouver à leur tour guillotinés. Belle Marianne, ne te retourne pas, les hommes n’ont vraiment pas changé, ils créent leur empire pour s’enfermer dans leur contrainte.
En ce jour de révolution, pas de grand changement dans notre quotidien. Depuis presque un mois, nous naviguons dans l’un des endroits les plus émerveillants de notre belle planète. Le danger au bout de la pagaie. Il n’y a pas un jour sans rencontre, sans surprise. Hier, après cette longue journée de mer à contre courant, notre premier arrêt ne fût pas convaincant. Trop bas sur l’eau, trop d’eau croupie aux alentours où vivent des milliards de moustiques, continuons la route. Puis la petite voix qui me dit : là bas regarde la belle pente verte, c’est là votre camp. Crevé, mais libre, le bivouac est rapidement monté, un ruisseau à portée de prothèse et du bois flotté pour le coin cuisine. Cette nuit, le vent d’est nous a bercés, ses rafales me faisaient encore plus m’enfouir dans mon bon duvet.
Mais en ce jour de «rien-faire », j’avais envie d’un cérémonial, d’un truc qu’on n’oublie pas. J’avais envie que le personnage du romancier Alexandre Jardin, Le petit sauvage, fasse son œuvre. Depuis 1 mois, je pose ma tente au gré du vent, du courant et de mes envies, un sacré privilège à notre époque. La nourriture est basique, le confort rustique, mais que la vie est belle sous le soleil de minuit. En ce jour de liberté, un calvaire a été planté sur ce camp où un poète nomade un peu dingue a passé deux nuits. Deux planches de bois en bon état m’ont donné l’envie d’assembler une croix de bois pour la sainte Liberté. Un long morceau de ligne de pêche pour l’assemblage et un lieu comme il se doit pour la planter au sol. Sans faire exprès, promis juré, je me suis un peu écorché la main, juste sur une veine. Le sang sortait à grosses gouttes, c’est là que l’idée m’est venue. Une encre rouge pour noter la date du 14/07/2017 avec le nom de : LIBERTA. Mon sang pour écrire sur un calvaire érigé au nom de la Liberté, je trouve l’idée magnifique, profonde, très « enfant » mais tellement porteuse d’espoir. La vie sur un fil pour retrouver la liberté, pour faire sa propre révolution. Avant de vouloir que les autres changent, faisons notre propre révolution, laissons le confort derrière pour nous mettre à nu et vivre les yeux grands ouverts. Calé avec de belle pierre de lave, le « passant » se souviendra qu’un Freeman a vécu les deux plus belles nuits ensoleillées de sa vie de nomade. Demain peut-être, nous reprendrons la mer…
A pluche
Mécréant !!! sur une croix on écrit INRI pas liberta
Tout un symbole !!!!! Merci !!!!
Quelle belle idée cet hommage à la liberté.
Sentiments exacerbés comme un retour à la nudité originelle,
Faut il apprivoiser les flots d’émotions pour atteindre là sérénité et redevenir pierre du chemin, caresse du vent ( plutôt griffures là où vous naviguez….)
En tous cas votre cheminement d’aventurier des pôles a son écho en vous lisant, dans un monde de plus en plus destructeur de l’âme
Merci
Super idée cette croix de la liberté pour marquer ton passage et faire comprendre au monde qu’il faut changer mais quand??? Courage bisous MChristine
J adore ce mot LIBERTÉ
Symbole de vie … Symbole d’espoir …
Ton message sera gravé pour l’éternité …
Bisous et merciiiiii 😉
merci Popeye ! mais le mot LIBERTE dans ce bout du monde, de plus, sur la croix qui a été le supplice d’un homme avide d’amour, gagne en puissance et symbolique. Merciii neveu et bacio.
Que dire…… je crois que c’est ma lecture préférée depuis le début de ton aventure. MERCI <3
MAGNIFIQUE