Le deuxième Festival des Abyss d’Ajaccio vient de débuter, un événement récent mais qui ne lésine pas sur les moyens, le parrain cette année sera Jean-Michel Cousteau. Le monde sous-marin a toujours fasciné un large public et l’odyssée du Commandant au bonnet rouge a stimulé une palanqué de garnement à pratiquer l’école buissonnière afin de mouiller leurs palmes dans le grand bleu ; je faisais parti de cela. A ma grande surprise les organisateurs n’ont pas trouvé mieux que de me nommer président du jury environnement !
Un sujet à la mode verte que je tenterai d’animer manière « cabochard ». Les logos bio abondent dans les paniers de la ménagère, les bobos-écolos refont le monde cachés derrière une étiquette recyclable. Dans les soirées climatisées, il est proposé un buffet campagnard venu directement de Lozère à dos de mule ; « ma chère madame, ici tout est bioooooooooooo »! La bande à Bardot accuse les barbares Inuits de massacrer les bébés phoques, elles en pleurent de rage faisant couler leur rimmel à base de graisse de baleine « commerce équitable » ! De mon tipi je me laisse emporter dans mes moqueries enfantines. Les slogans sauvons la planète sont de bon ton en ce monde de consommation, mais notre chère Terre va très bien elle n’a pas besoin de fourmi pour être sauvée. Quand certain la « titille» elle se démange en créant des tremblements de terre, quand l’allergie des usines lui irrite les narines, elle éternue provocant des ouragans !!! Les râleurs demandent des lois, les rêveurs que l’homme devienne meilleur, mais la Terre tourne, pas un jour elle n’a loupé sa rotation, pas un matin le soleil n’a zappé son levé. Laissons les lois aux politiques, mais changeons nos quotidiens dés maintenant. Ce n’est pas le pétrole qui va manquer un jour mais l’eau potable, les engrais et pesticides pourrissent nos rivières, Alzheimer, sclérose en plaque, cancer sont de plus en plus fréquents. Les pauvres Groenlandais qu’on accuse de tous les maux sont en zone de mort imminente. Un flux naturel de sud leur déverse sans vergogne tout les déchets toxiques possibles et inimaginables de l’Europe du sud, les planctons l’ingèrent et jusqu’au bout de la chaîne alimentaire les animaux sont contaminés. En fin de maillon nos eskimos, qui depuis la nuit des temps survivent par leur pêche et chasse, en sont les premiers touchés. Le lait maternel des femmes qui allaitent est considéré, après multiples recherches scientifiques internationales, toxique et impropre à la consommation ; le taux de cancer en quelques décennies a bondi au pays de Nanoq. Mais que faire alors ? Changeons sans concession nos quotidiens, j’ai viré depuis un bon moment tout les détergents, quatre noix d’indes pour la lessive sont suffisantes. Un mélange de savon noir, bicarbonate de soude, cristaux de soude avec une touche d’huile essentielle de lavande pour ma vaisselle… Cela peut paraître une goutte d’eau mais en changeant dés maintenant nos habitudes peut-être l’échéance de l’autodestruction reculera de quelques années. Les fruits et légumes de saisons sont bien meilleurs que ceux qui nous viennent de l’autre bout du monde, mais oui je prends très souvent l’avion, mais oui mon bateau fonctionne au gas-oil comme ma voiture, vous voyez ce n’est pas simple. « Je pisse sur les arbres, moi monsieur; avec les 6 litres d’eau potable made in Jacob-Delafont, un gamin somalien vit une semaine de plus »… La logique et seulement elle, nous fera ouvrir les yeux, mais comme notre schéma sociétal est construit dans un bunker basé sur le « toujours plus », nous sommes voués à disparaitre. Si un génie pouvait désensorceler les Hommes exorcisé par la « croissance », les choses pourrait prendre un autre cap. Une pièce pouvant contenir quatre personnes peut en recevoir deux de plus mais ce sera serré, puis deux autres de plus, ce sera encore plus serré, deux de plus et on serra entassé, trente de plus ce sera intenable, cent et ce sera une mort programmée !
La vie nous a donné des yeux et un cerveau alors pourquoi ne pas s’en servir. La croissance nous dézinguera, à quelques parts cela est rassurant, la planète est trop gentille avec nous, mais il n’y a aucun soucis à se faire, elle a l’habitude de tourner en rond ! Réalisons dans quel paradis nous vivons, hélas certain de nos comportements sont affligeants. Nous avons tout pour être heureux, absolument tout, mais certains semblent prendre un malin plaisir à créer les ghettos, à creuser les abysses pour diviser les moutons, une doctrine est devenue internationale hélas : « si je ne le prends pas moi ce sera lui, alors je pille »… Je vous laisse à vos réflexions qui je l’espère vous mèneront à une action ou peut-être plus, des maintenant.
Sur ces paroles « cabocharde », je vous donne rendez-vous au Festival des Abyss d’Ajaccio, à mes côtés seront, Francis Le Guen, Christian Petron et bien d’autres personnalités du monde du silence.
Bien pensé comme d’habitude, samedi je passerai au Festival. A pluche.
L’autre jour, en voyant un documentaire sur la banquise et les chamboulements pour la faune, je me suis mise à pleurer, pleurer de tristesse et de désespoir. Car je ne crois pas, même plus en l’Homme. Trop d’égoîsme, politique à court terme, individualisme …..et le « toujours plus » qui pourrit les relations à tout niveau en embuant les esprits ! et provoquant la destruction de notre si belle planète.
bise à toute l’équipe du Groenland et merci pour votre pensée. FELICITATION pour la récompense de ton livre.
Vos écrits sont toujours empreints de sagesse, merci de nous bousculer. Quel dommage que je ne sois pas à Ajaccio, bonne chance.
J’ai lu vos deux livres et à chaque fois je me suis senti plus fort après leur lecture, vivement le prochain.
Hier soir je n’ai pas osé m’approcher de vous, et dire que vous affronter toutes vos peurs. Myriam