Quand deux « Free man » se rencontrent, la liberté prend finalement plus de sens, l’horizon est encore plus lumineux. Pendant 4 jours avec le grand marin Eric Bellion nous avons pris le maquis, une excuse de vie sauvage en plein milieu de la « mère » nature. Cet élément, nécessaire aux oiseaux de mer que nous sommes, nous a apporté certaines réponses à nos demandes de nomade au long cours. La planète n’est qu’une petite île où il est bon de tailler son chemin, pas de trace, juste quelques herbes déplacées qui au premier coup de vent reprendront leur forme initiale. Un stage de survie douce pour vibrer, exister encore plus. Là-bas dans ce maquis sauvage, pas de houle dévastatrice, pas de pot au noir, pas de contre courant, là-bas, la forêt nous a offert sa sagesse, sa quiétude, sa bonne humeur. Vibrer de manière basique est une forme de nettoyage, déambuler avec pour maison son sac à dos est un luxe immense, un confort indescriptible. Juste avant la nuit nous avons monté nos bâches en forme de cockpit, en guise de cabane du Grand Nord, le feu nous a donné la chaleur nécessaire pour sécher nos affaires trempées par les caresses du torrent. Mais aussi il a réuni deux hommes en perpétuelle quête du bonheur de l’instant présent. Pendant que la purée se réhydratait, nos souvenirs des mers australes en ont profité, pour s’inviter à se poser sur un caillou pas forcement confortable. Et là, miracle ; le grand albatros est apparu, le canal du Drake nous a rappelé que nous étions des chanceux d’avoir vécu un bout de vie là-bas en Antarctique. Pourquoi ces jours de baroude ? Bonne question ! Aucune raison mais juste une forte envie de la vivre. Pourquoi toujours donner des réponses aux départs, pourquoi s’évertuer à trouver un sens à nos folies ! Nous avons vécu une histoire d’hommes libres, nous avons libéré nos émotions, par moments mêmes, le torrent eu droit à des gouttes d’eau salée, et pourtant l’océan n’était pas invité ! Cueillir une feuille pour cicatriser la main tuméfiée par trop d’effort, en récolter une autre pour obtenir un bon bouillon du soir, sont des choses si simples qu’elles en sont souvent oubliées. Marcher de nuit en plein milieu d’une forêt sans lumière est une sorte de prière pour la vie, pour la nature. Nos sens s’éveillent, nos existences prennent encore plus de raison, nous sommes deux simples brindilles. Mais attention un petit bout de branche peut faire chavirer l’équilibre du grand chêne, peut propulser au sol un immense arbre. Nous sommes devenus infiniment petit pour trouver enfin l’essentiel. Le paraître n’a pas sa place dans nos vies d’hommes de mer, la seule possibilité de s’apercevoir est par le reflet furtif dans l’océan quand il est assagi, comme quoi ce n’est pas si souvent. Dans nos marches humides et engagées les silences nous ont inspirés. Entre une bruyère et un arbousier, Eric se confie : Frank; avec toi pas de conversation meublée. La quiétude m’inspira cette réplique : Normal Eric dans nos vies de nomades les meubles n’ont pas de place…
Le 6 novembre 2016 Eric s’élancera dans la course du Vendée Globe challenge. La régate la plus dure au monde, des Hommes, un bateau et de l’eau à courir, l’Everest de la voile. Il a lancé cette opération dans la continuité de sa vie, son équipe à terre sera composée de personnes aussi différentes que compétentes, comme quoi : La différence est une force. Son bateau se nomme : Comme un seul homme, il a besoin de beaucoup d’énergie, de beaucoup de force pour aller tout au bout de son rêve d’homme libre, vous êtes sa force, alors apportez-lui votre soutien…
Que Dieu te bénisse Eric, va vibre et reviens.
Encore et toujours de belles rencontres, vous êtes notre phare.
Je viens de découvrir votre blog, quelle belle force tranquille, vous êtes la paix et la joie de vivre, merci. Hubert