Un calme indescriptible nous hypnotise, rien ne bouge autour de nous, une sensation que le reste du monde qui court et compte aurait disparu. Le seul flux qui nous enchante est celui de la marée, les glaçons se retrouvent pris
au piège puis en quelques heures les voilà libres de navigation. Où finiront-ils leur route ? Une vieille légende locale dit, que ce serait un iceberg de la région qui aurait coulé le Titanic !
Apoutsiaq et Immaqa nos beaux et loyaux kayaks sont sur une belle prairie,ils ont déjà compris qu’ils ne navigueront plus côte à côte. En fin de semaine, ce sera le départ pour Karin, un vide immense m’attend, mais la vie m’a appris à vivre l’instant présent et aujourd’hui il est d’une puissance infinie.
Ata est vide, le camp d’été n’est pas encore installé, cela ne devrait pas tarder. Le village abandonné nous «appartient». Le four construit avec les jeunes à l’été 2015 est intact, même le bois y est entreposé. Le passage dans le coin est minime est l’eskimo connait trop la survie pour vandaliser un bien si précieux qu’est un four de «campagne ».
Nous vaquons à des occupations simples, lavage des affaires, des kayaks, réorganisation des sacs. De mon côté, je confie à ma belle les objets qui me semblent superflus pour les semaines de mer qui m’attendent, seul l’indispensable aura sa place.
Du nid d’aigle où nous avons monté la tente, un immense banc de morue semble en balade. Au deuxième lancer, un repas de seigneurs nous est servi… Balade jusque sur les hauteurs de baie qui nous laisse sans voix : pas un bateau, pas une cabane, pas une route. Si ce n’est pas le paradis, c’en est peut-être le vestibule.
PS :La mascotte bronze au soleil du grand nord et vous embrasse.
On » chemine » a votre respiration, emotions , envie de ce silence total et de la blancheur. Soyez extasiés, heureux, humbles…..pour nous…dans ce que vous nous offrez en partage.
Bravo et merci