Mes départs me semblent salutaires, toniques, les sédentaires y voient une fuite, les solitaires une croisade pacifique, on fond de mes tripes, c’est un vrai stage de bonheur énergisant. La première question est sans réponse : est-ce la solitude qui m’a choisi ou le contraire ! A défaut de m’isoler, elle m’offre aux autres, mais pour ce présent elle me cajole au sein de ses entrailles pour enfin me libérer sans contrainte. Mais le sujet semble s’éloigner, alors revenons-y : peut-on vivre dans un Monde qui va mal ? Elle est pourtant liée à mon raisonnement précédent ! Le Monde va mal, serait le verbatim du moment, désordres après scandales, conflits après révolutions, épidémies après pandémies, tous nous poussent au plus grand pessimisme, mais est-ce le Monde qui va mal ou les Hommes qui y gravitent ? Depuis sa création, par un Big bang, la planète tient bon le rythme, ces cycles ne varient pas d’un iota, 24 heures par année, rien ne bouge. L’astronome américain Edwin Hubble serait des premiers à l’affirmer, ma sensibilité Darwiniste me le suggère aussi. Le Monde se moquerait-il des religions, des possessions, des obsessions ? Les glaciers ont grandi puis fondu, les forêts ont recouvert les déserts puis péris, mais le Monde ne c’est point déréglé, il tourne sans métronome d’une précision parfaite. Un jour les Hommes se sont érigé, Homo erectus, puis, les plus savants ont découvert le feu, la première convoitise était en lumière. Le foyer protégeait, chauffait, rassurait, éloignait les prédateurs mais attirait aussi les « autres », ceux qui en rêvaient, car ils ne le maîtrisaient pas encore. Puis les grottes ont été murées, les cabanes assemblées, les murailles maçonnées, les portes blindées, le partage est devenu une sorte d’utopie sanguinaire. Les Hommes se sont regroupés pour mieux lutter, la solitude fût mise à la diète, mais des « sages » des ascètes, des oblates, ont résisté, on les a souvent pris pour des hérétiques, des sorciers, des illuminés. Les plus charismatiques ont su fédérer mais leurs mots ont été traduit, interprétés pour en faire des barrières et non des ponts. Le mot traduire viendrait de l’italien : Traduttore, traditore, expression signifiant littéralement : «Traducteur, traître », soit : « Traduire, c’est trahir ». Mais le solitaire ôte cette mue qui nous carapace dans la routine violente, dans le marasme psychique qui demande « du toujours plus » ! L’ascète se nourrit de rien, car il pratique le vide qui est propice à recevoir. Une cruche ne peut se remplir qu’à condition d’être vide, c’est encore mieux si elle est propre, car elle pourra nous désaltérer sans filtre. Mais le vide fait peur, le silence terrorise, notre Monde est de plus en plus bruyant pour peut-être cacher inconsciemment nos angoisses. Le nanti collectionne l’inutile pour ne jamais le partager, la foule propose le lynchage plutôt que la réflexion, l’émotion est mise en cage, le partage devient virtuel, aimer est un like, les larmes sont canalisées, alors oui le Monde va mal. Mais une part de la population ouvre les yeux, son cœur pour plus de simplicité, de silence, de quiétude, alors même si le Monde va mal, j’en suis convaincu nous pouvons vivre heureux, j’en suis sur c’est contagieux.
Et vous ?
Frank Bruno Le philosophe des Lavezzi….j’adore et j’adhère !!
Reflexion simple, logique, mais tellement vraie.
Digne des plus grands philosophes, vous avez la plume juste qui nous fait réfléchir. Chez ces gens là on ne cause pas, on compte, chantait Jacques Brel…
Notre Darwin Corse, Franck Bruno, et si tu te présentais aux présidentielles?
Tellement vrai
Oh que oui tout le monde peut vivre heureux … quand on veut on peut …. juste l’être humain est devenu trop « individualiste » … il pense détenir le pouvoir sur tout … et petit à petit il détruit tout sur son passage !!!
Merci pour ce long billet si réaliste Frank … j’aimerais tant que certaines personnes le lisent et se remettent enfin en question 😉
Pace e Salute