Mais non le free man n’était pas au fond de sa grotte, il était en train de digérer ces quatre mois de « balade ». Depuis mon retour une question revient en boucle : Qu’est ce qui fût le plus difficile, la partie vélo ou kayak ? Les deux et aucune mon général !
Oui le kayak fût rude car les éléments n’ont pas été des plus faciles, mais le vélo non plus, car je devais affronter les « autres ». Dans les deux cas je relativisais cette adversité, en me disant que ma souffrance endurée était choisie. Au même moment dans le monde, des gamins subissaient la guerre des hommes en uniformes sans pouvoir y échapper. Ce qui ne tue pas rend plus fort, ils deviendront des durs à cuir mais le risque de revanche risque d’être périlleux.
Le voyage comme je le pratique depuis bien longtemps ne me fait qu’effleurer les gens, je suis en contact juste le temps d’un diner, d’une route partagée, d’une plage bivouaquée. Je n’en prends que l’huile essentielle, le côté obscure n’a pas le temps de pénétrer le pèlerin qui s’est invité. Mais le retour me sédentarise de nouveau, il me fige et les avalanches se succèdent. Quand je suis parti sous les drapeaux je rentrais avec un bout en moins, plusieurs mois d’absence. Je trouvais que tout le monde avait changé. Mais ce n’était qu’un mirage la seule personne qui s’était transformée c’était moi. Puis j’ai voyagé de plus en plus loin et longtemps, en revenant de deux ans d’absence je n’arrivais plus à être en connexion avec qui que se soit, je devenais un déraciné marginal. Depuis une semaine je suis de retour sur mon île, les habitudes sont vite revenues, la radio du matin m’apporte les nouvelles « indispensables ». La violence des hommes doit être toujours la même, mais pendant quatre mois j’ai vécu dans une bulle, aucune info de l’extérieur ne m’avait atteint. Les dépêches me sont insupportables, le fric, le pouvoir gangrène notre monde, « Mon » île, « ma » plage, « ma » montagne. Les hommes s’entretuent ! Cela ne me touche plus : «Tuez vous- les gars, de toute façon c’est notre destin de mourir », mais une vie est trop courte pour se trucider pour quoi que se soit. Depuis quelques jours les médias insulaires insistent sur le futur derby Ajaccio-Bastia en football. Il faut que le peuple corse démontre un fairplay pour que les continentaux voient en nous des insulaires unis. Je dois être un vrai mouton noir, ce n’est pas aux autres qu’il faut le démontrer mais à soi même. S’aimer pour pouvoir être aimé. Encore ce matin la Corse a offert au monde entier sa violence, alors si dimanche les bleus siffleront les rouges je ne vois pas ce que les chinois penseront de plus ou de moins de nous…
Je me recrais ma bulle, je bosse sur mon bateau, reprend doucement mes entrainements vélo-kayak, me remets de ce beau périple et allume une bougie parce que cela me fait plaisir. Je n’ai pas trop envie de causer, d’expliquer pourquoi je suis parti, pourquoi je suis revenu, quel sera mon prochain défi… Je profite d’un bel automne qui finalement se rafraîchit et me donne les moyens de repartir dans la nature sans avoir à affronter les « autres ». N’y voyez pas de l’amertume, mon petit bateau est bien planqué et rare est celui qui y passe. Le seul visa délivré est pour ma « Vrai » et quelques élus. Je suis heureux d’être un « free man », je dors en paix, mes rêves se réalisent. Le mot aventure y reçoit quelques superlatifs : solitude, partage, engagement, échange, réflexion … Donc pour revenir à la question initiale qui a ouvert ce billet. Quelle fût la partie la plus rude, vélo où kayak ? Le retour mon général, mon prochain défi !!!
Yes I’m a free man…
Franck ne nous appartient pas; par contre on appartient à son univers en venant prendre de ses nouvelles, et à cette occasion on le prend comme il est, a free man.
Il faut toujours revenir pour mieux repartir….. Nous avons aujourd’hui allumé une bougie, la mienne était pour mon papa parti trop vite il y a 1 an…. Bagsi
LOOOOOOOOOOOOOL « mon » Franck. Tu connais « Candide ou l’optimisme » ??
–> « Mieux vaux rire des choses avant que d’avoir à en pleurer » …. et aussi … »et il s’en retourna cultiver son jardin…. ».
Précurseur Voltaire …. précurseur …
Bises et à Pluche.
Bruce
Je te propose une meditation ou une reflexion comme tu veux
Tu nous dit « S’aimer pour pouvoir être aimé. » un mouvement de soi vers soi , pour déclencher un mouvement de l’autre vers soi.
L’amour on croit longtemps que c’est un sentiment qui naît pour quelqu’un, un truc précieux qui peut se casser, se dissoudre, s’effriter, on pense qu’il faut l’économiser, ou le mériter. On le croit exclusif . comme une fiole de potion magique qui pourrais se casser donc a distribuer avec parcimonie. Alors que c’est un sentiment sensation qui t’envahi comme une fontaine d’abondance tu peux le distribuer a qui en veux , cette fontaine crée un fleuve débordant d’amour qui peut intégrer bien d’autres personnes déteindre sur eux. L’important est de garder vivant ce sentiment sensation en soi car la fontaine peut se tarir se cristalliser sous les coups de la vie, des autres, de soi.
Laissons ouvert le canal. en ayant conscience de la sensation en ayant conscience de l’émotion, en sentant quand la cristallisation commence ; et incarnons l’amour que nous voulons voir dans le monde. De soi vers l’autre, comme le bois de santal qui parfume la hache qui le tranche. Sans en attendre quoi que ce soit.
ton ami le casse bonbon.
Jean Luc
J’ai offert un livre à mon chéri l’anée dernière sur la vie de Jean Ferrat … magnifique, ce que j’en ai retenu c’est que ce couple s’aimait d’un amour très profond, comme toi et Véro, Franck … personne n’appartient à personne et si on garde chacun son espace avec beaucoup de communication cela dure toute la vie … sur ton blog Franc je me sens bien, en plus il y a toujours un petit mot de Cathy, de Yoann … qui me permettent de dire que la vie est belle, qu’il faut profiter de chaque instant … et toutes ces personnes te le rendent bien … merci du fond du coeur Franck tu nous fais partager le plus merveilleux de la vie et c’est génial … je vous embrasse fort et sache que je trouve normal que tu aimes te retrouver « seul » dans ton « cabobochard » c’est la meilleure façon de se ressourcer 😉
Juste un petit mot à Jean Luc … je ne vous connais pas mes vos mots m’ont touché … pour un « casse bonbon » vous êtes d’abord un être humain au grand coeur je pense 😉
Merci Marie , NOUS sommes des êtres humains et partageons notre destin , que ce soit de manière douce, nous pouvons décider de ça, pour apaiser nos souffrances.
Franck, contrairement à toi je suis restée en Corse ces derniers mois, mais ce ras le bol de la violence, de la spéculation, du fric à tout prix, je le ressens moi aussi. je me sens parfois plus corse qu’une « vraie » corse, je la défends, je la respecte, je la chérie ! cette parenthèse de 5000 km de permettra de supporter tout cela, j’invite donc tout le monde à fabriquer sa propre parenthèse !
PS : Jean –Luc n’est pas un casse bonbon mais un bonbon qui fait du bien !
Eh ben je ne pensais pas réveiller les foules avec mon billet. Merci de vos échanges. « S’aimer pour pouvoir s’aimer ». Je vais répondre au casse bonbon, ce n’est pas moi qui l’ai dit, c’est toi ! D’abord pour commencer une petite mise au point : En langue Inuit il y a une multitude de mots pour définir la neige. C’est un élément essentiel à leur vie et en toute logique, leur autographe est riche pour cet élément. Dans la langue de Molière, « aimer » n’a qu’un mot, qu’un mot pour définir ce sentiment aussi complexe que varié. Aimer une femme, aimer un fromage, aimer un ami, aimer son poisson rouge, aimer son bateau, aimer un match, aimer son gamin… Je vais faire mon « cabochard » mais cela est la preuve que l’amour n’a pas beaucoup d’importance chez nous ! Donc quand je disais : s’aimer pour être aimé, j’aurais du plutôt utiliser les mots : se respecter pour être respecté. Nous vivons dans un miroir et ce que nous émettons nous le recevons, ce n’est pas plus compliqué que ça. Celui qui vit par les armes mourra par les armes mais à toute règle son exception. Justement il n’y a plus de règle et c’est ça la règle ! Je ne pense pas que ce soit spécifique à notre île, je suis un globe-trotter et chaque région du monde a sa gangrène. Les pays Scandinaves si calmes et envoutants ont eu leur taret qui a tué des dizaines d’innocents. La Corse est violente, à nous de la rendre différente. La spéculation bas son plein, nos côtes sont bétonnés pour des lits froids, mais aux dernières élections qui est passé ? Le plus grand trust de l’extrême sud Camille de Rocca Serra ! Nous ne sommes pas en république bananière, il y a bien eu des votes. Chacun y vois son intérêt ! Un petit permis pour le cousin du continent, un emploi pour mon fils qui est au chômage… Ce n’est pas des grands projets qu’il faut mais c’est à nous de faire notre révolution interne. Ce qui est important c’est de pouvoir se regarder dans un miroir sans baisser les yeux. Voilà les amis ma réponse. L’amour est le seul lien des hommes. Ce n’est pas un verbe qui doit l’exprimer mais une vibration, un regard, un instant. Je préfère le dire en langue corse. Ti tengu cara…
Merci Frank d’avoir corrigé ou plutôt précisé le sens que tu donnais aimer dans ce contexte. Maintenant ta phrase marche, elle ouvre l’esprit alors que l’autre fermait. Je me réjouit a chaque fois de nos échanges. J’ai l’impression parfois d’être intrusif, mais il est important pour moi de comprendre ce que tu nous dis. Apres je le prend ou pas c’est autre chose.
Je te lis attentivement chaque jour, je te suis sur ton chemin , pas celui que tu nous décrit, celui de ta vie.
Je perçois l’homme en chemin vers lui même, parfois empêtré, parfois rayonnant, mais toujours entier (quoique ?) bon voyage l’ami.
bravo et merci Franck tu as réussi à nouer des amitiés différentes . »free man »! mais notre liberté ne dépendrait -elle pas trop de l’autre.c’est vrai que les blessures ne sont pas toujours là où on le croit; le peur de perdre, la peur de blesser, la peur d’être repousser, peut être un poison .il faut prendre le regard de l’autre comme un moyen de se valoriser.la douceur de la vie dans la simplicité nous rappelle qu’ il faut profiter d’elle envers et contre tout.
Quand on revient d’un long périple où l’on va loin dans ma solitude. On fait face à nous même avec toutes les problématiques que l’on rencontre. Les autres, nous attendent. Parfois ils sont là mais pas nous car nous nous sommes dans notre « truc ». Le retour à la maison fait du bien mais très vite, on veut repartir. Pourquoi? Lancez vous et vous comprendrez. On ne peut pas tout expliquer car pour comprendre il faut avoir vécu mais n’oubliez pas que nous sommes tous différents et que c’est à chacun son aventure…
Oh ! ce matin Jo Zef m’a écrit ! Déjà prêt pour le prochain raid, CrêpAttitude ! parce que Norra est une aventurière, elle ne va pas rester là à attendre que jeunesse se passe !
Merci aussi Marie ( si c’est de moi dont il s’agit, j’espère que vous vous sentirez bien aussi sur mon blog, ma mascotte à moi vous tend les bras … cliquez sur mon prénom).
Bonne journée à tous
Franck, je viens d’aller sur le blog de Cathy grâce à toi … je pense que tu es conscient à quel point « ton message » de vie, d’espoir traverse tous les continents ? et surtout tous ces gens qui te rencontrent de prés ou de loin ?? tes paroles les portent … je te souhaite un bon week-end avec ta « Vrai »… bisous à pluche 😉 et MERCI … Zut embrasse aussi les mascottes 😉