Une bonne nuit dans un lit douillet, cela faisait un moment que ce n’était plus arrivé. Ce matin c’est un calme très rare pour la région le vent du Nord est mort, qui va prendre le pouvoir ? Je crois que j’ai ma petite idée ! Je laisse derrière moi des gens charmants, qui ont su m’accueillir les bras ouverts, sans parler la même langue, sans la même culture, nous avons su nous accorder. Un clin d’oeil sur tous ces hommes, qui munis de leur treillis, tuent pour leur nation, leur religion, leur argent !!! Le club de kayak paddla-gastrikland.se du coin va publier un papier sur mon parcours dans la presse régionale et profiter de cette péripétie pour rappeler aux élus locaux que le canal doit être dragué. Les cartes et le GPS le donnent libre de passage ! Je repars heureux mais je sens quand même que j’y ai laissé des plumes. Je louvoie dans un labyrinthe d’îles toujours aussi merveilleuses, au bout de 3 heures j’arrive au nord du cap de la ville de Gävle, il faut que je prenne une décision. Tirer tout droit et traverser la totalité du golfe soit 15km plein Sud-est, soit bifurquer à bâbord et rejoindre un groupe d’îles en plein milieu pour ensuite rejoindre la côte sud. Je tente la traversée, mais je sens, je sais que je ne vais pas y arriver. J’essaie d’augmenter la cadence de coups de pagaie, la mer est à peine ridée par le suroît qui s’ébroue à peine. La brise me caresse le visage, la bise du condamné ! Je continue, ça moutonne, encore une demi-heure et puis on verra. Ça augmente, je ne suis pas assez frais pour finir les 10km avec le vent dans le nez. Je vous prie de croire que j’essaie toutes les techniques. J’imagine que sur la pointe en face Véro m’attend, que je trouverai là le plus beau bivouac de mon voyage, mais rien y fait. Je suis fatigué de ce vent contraire. Ok, je mets le clignotant, cap au Sud-ouest, je ne sens presque plus la brise trois quart arrière. J’arrête la cadence, je profite d’un groupe de cygnes pour me rassasier de cette mer magnifique. Je suis à vue d’un petit groupe d’îles, il y a pas mal de cabanes, c’est normal nous sommes devant une grande ville.
Je déniche un coin caché et y monte ma tente. Le terrain n’est pas très haut au dessus du niveau de la mer, je vais rester prudent en cas de montée des eaux. Une table abandonnée est dans la forêt juste derrière, je trouve une chaise sur le terrain d’une cabane inoccupée et me fait mon bureau-cuisine, vue sur la mer. Aujourd’hui je viens de franchir le palier des 800km et je vous prie de croire que cette « croisière » m’a appris une multitude de choses indispensables à la vie d’un homme.
A pluche !
Bien avancé malgré ces difficultés, demain c’est Jo Zef qui pagaie ( il veut épater Norra…)
Et vous me devenez aussi indispensable pour tenir bon malgré la tempête !
Que j’aime vous retrouver chaque jour ! Ah oui j’espère que Jo Zef va bientôt nous montrer comment il pagaie !
Bonne journée !