Croquer la Vie !!!

23 juillet 2012 par Frank Laisser une réponse »
Aujourd'hui le vent avait l'accent du sud !

Aujourd'hui le vent avait l'accent du sud !

Hier en arrivant sur cet îlot perdu je m’y suis de suite senti bien. Physiquement je suis en pleine forme mais mentalement j’avais besoin d’une vraie coupure, les deux derniers caps franchis m’ont usé. Je ne disais rien mais n’en pensais pas moins. Le sud complice de la mer de Botnie m’ont fait ce cadeau : m’empêcher de reprendre la mer ce matin. Une île sans cabane, sans personne, moi et la nature. 4h44 je sors de mon refuge de toile, Immaqa est bien amarré et la bâche le protège de cette forte pluie. Un coup d’œil vers le sud, les moutons sont déjà au rendez-vous. Je repars me coucher. 6h38 le « sms météo » de Véro arrive, je ne regrette rien. Je paresse, ça fait du bien. 7h petit dej et enfin la pluie cesse. Je repars à la « chasse » aux fraises ! Des myrtilles seront dans mon axe de tire, pas de quartier ! Une journée de repos sans forcer le mental, sans remise en question permanente. Je m’occupe de moi, décrassage, lavage des affaires. Je trie les sacs étanches de nourriture et attaque un bon ménage de mon Nautiraid. Je vis au ralenti, je discute avec quelques sternes toujours aussi curieuses. Je me confie à la mer, je jette un coup d’œil au cap dépassé hier, ça ne doit pas être bon aujourd’hui en kayak là-bas ! Je me remémore le parcours déjà effectué sans me prendre au sérieux. Je déplie la carte de Scandinavie, ça fait un bon paquet de kilomètres déjà, je suis un peu fier, mais je sais que le dois aussi beaucoup à la chance. Je visualise la route qui me reste à faire, je serais plus protégé, plus d’îles et beaucoup moins de grandes traversées !?! Je ne suis plus qu’à 150km de la mer Baltique, l’eau jusqu’à présent presque douce prend un gout plus salé et surtout, oh désolation, plus souillé. En 700km je n’ai pas vu un plastique, un déchet aussi bien sur l’eau que sur les rives. Un coup de chapeau aux limitrophes de la mer de Botnie. Les finlandais et suédois ont une rigueur implacable et leur mer est vierge de toute « saloperie » en plastique. La Baltique, elle, est bordée de pays de l’ancienne URSS et le rejet en mer n’est pas un problème, les usines n’hésitent pas une seconde à  vidanger leurs cuves en mer. Le phoque gris est en train dedisparaitre et le poisson se raréfie. Voilà un point que je me dois de dénoncer. Une fois de plus l’homme ne réalise pas à quel point notre survie ne tient qu’à une seule règle, protéger son environnement sinon nous disparaitrons. L’arbre doit exister depuis environs 250millions d’années, l’homme depuis combien d’années ? Je souris une fois de plus à quel point nous nous prenons pour l’être suprême et indispensable. Une forêt qui meurt c’est un peu de notre avenir en moins. Les natifs Nord-Américains disent que la terre ne nous appartient pas elle nous a été prêtée par nos enfants. Vous voyez je pars dans mes réflexions, pas de parasite pour m’aveugler, je suis, donc je pense ! Le soleil revient nous voir, ici il n’est que de passage. Le feu me réchauffe et le vent siffle, et si je lui jouais un air d’harmonica ? Demain ? Je ne sais pas, c’est trop loin ! Maintenant c’est mieux. Hier ? Je ne m’en souviens déjà plus ! La vie est plus forte que tout, une seconde de perdue, c’est une insulte à celui qui nous a offert ce bref passage sur terre. Vivons dés maintenant. Dieu que c’est bon de respirer, de rire, de pleurer. Merci la vie, promis je te croque en entier !
PS : A chaque fois que je ne prends pas la mer, Véro m’envoie vos messages de soutien. Un grand merci à vous tous fidèles amis et lecteurs, je suis très touché. Un grand merci depuis le grand Nord.

3 commentaires

  1. Genay Bruno dit :

    Salut vous trois. Alors comme ça Franck, tu t’es reconverti ….. en berger !!! Vu le nombre de moutons que l’on peut voir sur la photo, ton élevage a l’air conséquent !!! Je connais une phrase qui ressemble beaucoup à celle que tu as cité. Je crois qu’elle émane d’un chef indien de la forêt amazonienne et que Cousteau l’avait reprise dans un de ses bouquins: « nous n’héritons pas de la terre de nos parents, nous l’empruntons à nos enfants »……. tellement vrai !!! Continus de communiquer avec la nature et ses trésors et …. communiques-le nous. Nous qui vivons dans du béton, entourés de bruits et de tristesse et qui ne prennons plus le temps. Pour ma part, je ne dis plus depuis longtemps déjà « je n’ai pas le temps » … mais « je ne prend pas le temps » … pour faire telle ou telle chose. Tout est question de choix dans la vie. Avancer ou reculer, vivre ou mourir, partager ou garder, apprendre ou … régresser. Bon, j’arrête de soliloquer et je te souhaite – pas bonne chance tu sais te la créer – bonne continuation, bon vent et bon coup de pédale pour plus tard.
    Apluche.
    Bruce

  2. Merci, une fois encore, de nous faire partager ces moments de vie et pour ces réflexions philosophiques sur l’importance du moment présent, des choix que l’on fait.
    C’est bon un petit rappel de temps en temps…
    Bon vent pour les prochaines étapes !

  3. Cathy dit :

    Vos lecteurs seront de plus en plus nombreux car je ne manque pas de parler de vous à tous ceux que la vie a bousculé dans leur train-train, et aux autres à qui ça pourrait arriver un jour.
    Un grand merci depuis l’île de France… plus peuplée et moins sympa que votre îlot perdu !

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