Pluie, brouillard, houle et vent incertain, vous commencez à connaître le refrain. 5h38 je sors du petit abri qui m’a si joliment accueilli et reprends ma route. Cet hiver à la réception des cartes marines du coin, je m’étais fait une sorte de « road book ». Basé sur des distances de 30 km, j’avais défini les possibilités du parcours. Bien-sûr méfiant comme une mascotte qui planque une crêpe oubliée, je n’avais pas osé la traversée des grands golfes. Me voilà au pied du mur, plutôt au cap de mes questions ! J’y vais, j’y vais pas ? 25km de traversée en kayak de raid super chargé. Doucement je passe ma première heure sans vouloir y penser, puis je décide de prendre 10° ouest pour raser une pointe à 7km de là, je verrais bien. J’avance dans le coton, la pluie est si fine que je ne la vois pas tomber, des millions de perles d’eau sur Immaqa. Un silence surprenant dés que je quitte la côte qui reçoit une forte houle comme un bruit de train qui passe. J’arrête de pagayer, rien pas un son, rien devant, rien derrière, je suis au milieu de nul part. Mes seuls contrôles, le compas et le sens de la houle. Route au 240°. J’entends de nouveau le fracas des vagues, je ne devrais plus être loin du premier promontoire. Comme par enchantement il apparait. Je suis bien physiquement et surtout dans ma tête, si je coupe je gagne plus de 18km, une bonne demi-journée ! Je m’étire, bois un café avec quelques barres de céréales et prend la décision de traverser. Les trois premières heures sont faciles à ma grande surprise, le brouillard m’enveloppe et me donne la sensation de me protéger, le vent reste faible et la houle s’allonge en même temps que la profondeur du golfe grandit. Mes idées s’envolent mais je remarque une sensation très étrange, je ne sais pas si c’est le fait que les journées soient longues et très physiques, j’ai beaucoup de difficulté à me souvenir ce que j’ai fait hier ?! Un peu comme si le moment présent était plus fort que tout !!! J’aurais le temps d’y penser quand ce sera fini. Finalement après 7 heures de mer je passe le grand cap Husum pour trouver une plage de galets et prendre la décision d’arrêter là pour aujourd’hui. Seulement 27 km d’effectuer mais en vérité j’en avais prévu 18 de plus si je n’avais pas coupé. Good job, Immaqa, good job. Terrain plat pour monter la tente, bois flotter pour alimenter un grand feu et malgré le crachin un grand lavage du pagayeur heureux d’être arrivé là. Il paraît que l’été c’est pour bientôt, pour l’instant c’est encore l’hiver. La mascotte est verte de rage, un champ entier de framboisier à perte de vue mais elles sont encore toutes vertes…
Patienccccccccccccccccccccccccccceeeeeeee !
A pluche !
Salut les schreck (vert). Peut-être que si toi ou Jo Zef vous faites votre toilette tout nus, cela fera murir/rougir les framboises plus vite… Lol.
Quelle drôle de sensation d’être en mer dans le brouillard. C’est arrivé à mon meilleur ami en compétition de chasse sous-marine. Difficile de savoir où est la côte ! Enfin, l’important comme disait un bousier …. c’est d’en sortir … Relol.
Bonne nuit, beaux rêves et à « deux mains » pour de nouvelles aventures.
A pluche.
Pffffff ! Tu n’as jamais pensé coucher sur papier toutes ces journées, ça ferait un super bouquin…. Avec toutes tes expéditions, ça ferait meme un SUPER bouquin…. Tu nous fais rêver tous les jours…. Allez bonne continuation et à demain pour de nouvelles aventures. Une bise au mangeur de crepes.