La légende de Nanukilanga…

18 octobre 2011 par Frank Laisser une réponse »
Danse de l'oie avant de partir à la chasse dans la nation des Yupiks, delta du Yukon, Alaska.

Danse de l'oie avant de partir à la chasse dans la nation des Yupiks, delta du Yukon, Alaska.

Là bas au pays des glaces, Nanukilanga (ours blessé en Inuit) venait de fêter son seizième printemps, son nom venait de sa jambe abîmée et bien des gens du village ne voyaient en lui qu’un enfant diminué. Une jeunesse de révolte. Dans ces terres polaires, c’est à cet âge que l’on doit être initié par le grand esprit de la toundra et des glaces. Les anciens lui avait enseigné avec beaucoup de réticence ce qu’il allait devoir mettre en pratique pendant 7 lunes. Aux yeux de ses proches il ne pouvait s’assumer tout seul, c’était un handicapé !

Le courage est son seul compagnon de route et de la nature, il doit survivre. Le vieux chaman lui transmet un talisman  qui le protégera des kilitoqs, vilains esprits des glaces. Le feu crépite et tout le village c’est réuni pour cette communion d’adieu. Le tambour donne un air très solennel et notre jeune « natif » sait qu’il part pour un long voyage initiatique. Au pays du jour permanent Nanukilanga quitte son clan pour la première fois, le brouillard givre la grande plaine et ses yeux sont embrumés de ce trop plein de liberté. Les jours se succèdent et le doute remplit de plus en plus sa besace. Mais la vie n’a pas était toujours tendre avec lui, alors il chante, il parle aux nuages et doucement rentre en connexion avec le grand créateur. Ses craintes s’estompent, il devient homme à part entière. Le grizzli croise sa route sans l’effrayer pour autant, les loups semblent l’éviter et il réalise que ses craintes n’étaient que les fantômes de son invention. La septième lune dévoile sa face et Nanukilanga en accord avec les éléments se réchauffe auprès d’un grand feu, il a pris une grande décision, il ne rentrera plus au village, il veut parcourir le monde boréale. Au moment de lever le camp, la première étoile apparait, la nuit arrive sur la pointe des pieds. Il comprend que la route choisie va se révéler difficile mais il sait que son choix est le bon. Un cri, un hurlement, il se couche, un monstre va le déchiqueter, il rampe, puis le silence. Un calme lourd et pesant l’envahit, certainement imagination de ses peurs. Il reprend sa route et du fond des cieux une voix douce lui chante : Deviens ce que tu es…

PS: Pour les passionnés des peuples du grand Nord, j’ai volontairement mélangé noms Inuits avec une nouvelle Yupik de mon invention, fantaisie de l’écriture!

2 commentaires

  1. Audrey (Ellen) dit :

    J’adore

  2. sylvie dit :

    super excellent

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