Je ne sais pas quand pour la première fois l’homme a ri mais je suis certain que depuis ce jour là bien des choses ont changé.
Un grand maître en la matière trop tôt disparu, Coluche, faisait grincer des dents pourtant il ne disait que des vérités teintées d’humour. Combien de fois dans des soirées caritatives l’on me prie de ne pas en rajouter sur mon humour caustique un poil handicapant. Et oui l’éternel miroir qui met les personnes en situation de victime : « Si ça devait m’arriver, je préférais mourir. »
En rire plutôt que d’en mourir, pourquoi ne devrais-je pas m’amuser de ma « différence », pourquoi les blagues sur les blondes ou les belges sont « fun » et celle sur le handicap dérangeante, pauvre blonde de nationalité belge amputée !!!
Je ne me gène pas de m’en servir pour dérider certain nouveaux venus, la personne qui n’a pas l’habitude de ce public « différent » est souvent mal à l’aise, mais si en plus l’interlocuteur en face un poil estropié lui lance des : « Que Dieu vous prothèse ou handicapé ? Moi gnon ! », aura sa fréquence cardiaque un poil saccadée.
L’humour doit être une thérapie pour exorciser le malin, quelques potes qui me fréquentent depuis un moment, ont compris par mon humour que le handicap n’en était pas un. Ma prothèse se nomme Magui oui mamzelle Bol, Magui bol ! Cette blague bébête a débloqué pas mal de personnes qui découvraient mon « unijambité » et qui depuis en sourit largement.
Rien de plus naturel que de démontrer par l’humour que notre handicap n’est qu’une simple différence. Quand Coluche attaquait, les CRS, les communistes, les arabes, les noirs, les corses… quelques tordus le dénonçaient comme provocateur, alors qu’il désacralisait la différence.
Les premiers temps que je fréquentais un basque étoilé, je sentais en lui une certaine gène envers le handicap, depuis bien de l’eau a glissé sous la quille de mon Cabochard. Beaucoup sont très surpris de voir que le presse-papier de son bureau est un de mes vieux pieds de prothèse. Depuis quelques jours il emploie un jardinier qui a un plexus brachial (paralysie totale d’un bras), chose qu’il n’aurait jamais fait avant…
Pendant les stages de Bout de vie avec des personnes amputées, je ne mets pas de gant pour balancer des vannes que personne n’avait osé avant. Après la semaine passée, je m’aperçois que l’humour a enfin cicatrisé quelques plaies béantes.
Desproges alors qu’il avait un cancer et se savait condamné, balançait cette vanne : « J’ai le crabe alors je vais me bouffer un tourteau, ca fera 1 à 1… » Est-ce du courage ou de la dérision ?
Je préfère que quelqu’un envoie une bonne blague sur mon handicap qu’un grand silence me dévisageant parce que mon bermuda exhibe une lame en carbone à la place de mon mollet droit.
Si le cœur vous en dit et que vous n’avez pas peur de vous dévoiler derrière votre écran, donnez votre opinion sur le sujet, le fait d’écrire débloque souvent des situations.
Bientôt dans un magazine de vélo vous lirez : Frank BRUNO cycliste hors pair !!!
Cette année, j’ai 20 ans ! 20 ans de ma deuxième vie…
Il y a 14 ans, j’ai acheté une maison. En faisant connaissance avec mes nouveaux voisins, j’ai fait état de ma différence.
Ensuite, dans d’autres discussions, nous parlions sécurité et cambriolages dans le quartier. C’est alors que j’ai dit que j’avais toujours une arme à côté de mon lit… Mes voisins étant intrigués, je leur expliquai que je posais ma prothèse à côté de mon lit pendant la nuit…et qu’un coup de prothèse dans la tronche, ça fait pas forcément du bien !!!
Après m’avoir regardé pour de bon, ils éclataient de rire et ma différence n’a jamais été un problème pour eux, car elle n’est pas un problème pour moi 😉
Voilà ma petite contribution dans la série humour et handicap. A bon entendeur !
Entièrement d’accord, l’humour est la meilleure des façon de briser le glaçon qui nous sépare de certaines personnes. Ceux qui n’osent pas nous aborder sont rapidement mis à l’aise, et le jour ou c’est eux qui jouent de cet humour il n’y a plus de tabou.
La différence inquiète. La différence fait peur.
Les réactions qu’elle entraîne peuvent amener à l’exclusion, qui est une mort sociale, et parfois à une mort physique.
Il suffit de regarder autour de nous,
dans le monde d’aujourd’hui pour le constater,sans avoir besoin de remonter très loin dans l’histoire.
C’est parce que nous sommes ignorants,
parce que nous ne savons pas, ou pas voulu savoir que la différence de l’autre inquiète.
Elle nous fait porter sur l’autre un regard parfois dégoûté, distant ou méprisant.
Ce regard est aussi souvent détourné,
pour ne pas voir et ne surtout pas chercher à savoir et à connaître.
Devant ces différences plus ou moins visibles,évidentes, ou celles plus cachées, presque invisibles, notre jugement sur l’autre qui les porte est le plus souvent négatif.
Réfléchissons un peu : nos jugements sont injustes et faux car ils ne reposent sur rien de bien solide : nos peurs, notre vision d’un
monde quand même un peu étriqué mais
qui nous rassure.
Corrigeons nos idées reçues et souvent
fausses !
Regardons, écoutons l’autre différent en apparence ou de comportements.
Changeons notre regard, nos attitudes,
nos logiques d’idées.
Comment changer ce monde, ne serait-ce
qu’un instant ?
Apprenons à vivre ensemble, cela en vaut vraiment la peine.
Bien à vous
Font chier c’est Zandi… Nous on adore se foutre de leur gueule mdr
Bravo mon fils. Bisous
Pour l’article de Vélo, tu peux oublier car t’as pas la paire. Quoi que si les Couilles…
Oui je sais c’est du grand Totor.
Moi je dis qu’il faut rire de tout et raison de plus des Zandis coincés du cul.
Nous font chier les zandis qu’il disait Jo. Il avait tellement raison surtout le jour où je me déplaçait sur la yole avec le pied à l’envers.
J’avais même parié que je pouvais prendre ma jambe sur l’épaule et bien sur j’ai gagné une bouteille de Whisky…
Mon père a eu un petit AVC.
Il est jeune et médecin en plus.
Comme si être jeune et en plus médecin pouvait nous épargner.
Que de remarques pourtant !
Mais il sait rire de son petit handicap et cela clou le bec à
quelques imbéciles.
Je suis tout à fait d’accord avec cette article. Ce soir j’ai eu la chance d’interroger un Irlandais concernant l’humour et Gerald m’a dit qu’il ne fallait pas rire sur les handicapée. Attends, viens tu de dire que face à moi, la bigleuse qui est venue avec son accent bien dégueulasse et sa dégaine de merde, tu te sens gêné. Gerry, s’il te plait, arrête! Je suis une personne normale et je vis que mon handicape visuel ne devienne qu’un petit détail des plus futiles. Ma couleur préféré? Le noir, car c’est la seule que je peux voir! ah ah ah ah! Allez Gerry, lâche toi bordel!
Attention c’est fâcheux de rire quand on est handicapé parce qu’il faut bien être conscient d’être handicapé sinon on tombe forcément sur des rageux qui vous bouffe la gueule. Ça fait pas honneur aux autres personnes handicapées désolé. Déjà qu’il y en a qui ne se prennent pas pour ce qu’ils sont parfois et c’est déjà blessant. Même quand on assume un minimum de respect pour soi quand même. Ça évitera des problèmes relationnels