Si prés du ciel…

21 août 2009 par webmaster Laisser une réponse »

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Hier un ami à mes parents m’a fait découvrir une vraie vallée de Tarentaise, isolée, pas de teléphérique, de tours en béton où que l’on pose les yeux, des coins qui ont gardé leurs âmes, leurs histoires.

Mon moignon n’est pas au top niveau, quelques cloques sont venues lui rendre visite lors de mon avant dernière balade et c’est la période où elles peuvent se déchirer et me tittiller un peu…

Mais ce matin dés l’aube je ne prète pas attention à cette pécadille et je veux retrouver ce petit coin isolé, ne vous attendez pas à avoir une précision sur le lieu c’est un secret !!!

Le soleil pointe son nez au moment où je prends la route, le sentier passe devant un hameau qui fut rasé pendant la dernière guerre et une avalanche est venue lui donner le coup de grace, les myrtilles pullulent ainsi que les marmottes, je ne veux pas emprunter le chemin et gravis de bloc en bloc la montagne, le moment fut digne d’un dessin animé, alors que mes « petites mains » me font arriver au sommet du granit je me retrouve nez à nez devant une belle et grasse marmotte. Aussi surprise que moi elle pousse juste avant de s’enfuir un mega sifflement strident qui me rend sourdingue pendant un bon moment.

J’atteins un vaste plateau où des vaches passent l’été, là bas au fond un autre village totalement abandonné. Je m’imagine déjà en train de retaper une maison et rester un hiver complet isolé avec ma Vrai, ici pas d’eau courante et d’éléctricité mais des rivières à profusion , juste l’essentiel de la vie, la quiétude.

Mes rêveries me suivront toute la journée.

Je suis un torrent de couleur laiteuse, en haut le glacier doit éroder du calcaire, plus haut un petit lac m’attend mais le chemin est cahotique et mes petits bobos me rappellent à l’ordre. Je ne veux pas de cette compagnie aujourd’hui, j’ai la chance d’être seul dans un décor magnifique alors ce n’est pas une blessure qui va me rendre la vie difficile.

J’avance à bon pas et finalement j’atteins ce miroir d’altitude, je suis encerclé de géants de granit et une fourmi au milieu, moi !

Je ne veux pas en rester là, je continue, là haut un col devrait me faire découvrir la vallée d’Aoste et le Mont Blanc, le denivelé est rude, mais à pas constant je prends de l’altitude, les derniers mètres, j’utilise un peu mes mains, mais l’effort est recompensé. De ce nid d’aigle la vue est majestueuse, le mont Blanc est recouvert d’un grand manteau, serait il devenu frileux?

Je continue sur ma droite, l’arrête progresse vers une dent qui parait inaccessible mais au bout d’un moment je décide de rebrousser chemin je suis seul et sans aucune garde en cas de chute, en plus je sais que la descente sera un peu douloureuse.

Effectivement je dois serrer tranquillement les dents dans la descente car les pierres roulent et mon moignon tumefié n’apprécie pas trop, je sais que ce ne sera pas trop long et laisse dame souffrance une fois de plus dans sa solitude.

Au bas de ce « mur » je croise un berger qui essaie de regrouper ses brebis, je suis étonné de voir des moutons aussi haut et dans un terrain aussi alpin, il a remarqué que je peinais dans la descente mais avec la pudeur des « vrais » gens il ne m’assennera pas de question, son sac à dos de toile qui n’a pas d’âge comme lui d’ailleurs est rempli de sel, les ovins en raffolent et sur ses hauteurs ils n’en trouvent que trés rarement. Sans aucun dialogue je suis à coté de lui à la recherche d’un égaré, on l’entend béler mais nous ne pouvons le voir, nous scrutons sans bruit les blocs de granit jusqu’au moment où il apparaît, il boite !!! Encore un clin d’oeil de la vie, aprés cet instant de partage chacun repart à sa « légende ». On se serre la main trés chaleureusement et je reprends ma « boititude » de descente.

Aprés 7 heures de marche je retrouve le village abandonné, un guide et sa cliente m’interpellent et me demandent d’où je peux venir par là?

Ils ont vu ma descente cahin caha et me propose de me véhiculer sur ce chemin de terre jusqu’à ma voiture.

Et dire que ce matin j’aurais pu écouter ma blessure et louper ce pur moment de plaisir, décidément dame souffrance a vraiment trouvé un mauvais compagnon de route avec le « Cabochard » que je suis.

De ma blessure en est jailli une montagne de liberté …

Jo Zef a donné ses cartes de visite à toutes les marmottes rencontrées !!!

Sacrée mascotte

A pluche.

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