Au delà des 66…

7 août 2009 par webmaster Laisser une réponse »

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Au delà du 66° nord c’est le cercle polaire ! l’enfer pour certain

Au delà de -66mètres c’est le début des abysses pour d’autres…

Ce matin de bonne heure et de bonheur, un pêcheur que je connais bien, m’a demandé d’allez lui chercher un filet perdu hier. Le cailloux est bien au large peut-être 4 kilomètres de la côte, le sommet est à 57 mètres pour le reste c’est ma surprise…

La mer est d’huile et le courant faible de Libecciu (sud ouest).

Ange me mouille un plomb avec une longue palombe (corde) pour que le courant ne me fasse pas perdre l’endroit où je dois chercher.

La mer est bleue cristalline le fond bien loin sombre, je glisse le long du fil je deviens un peu un poisson, il y a bien longtemps que je n’ai plus plongé dans ces profondeurs, je suis heureux de ce petit coup d’adrénaline, je m’enfonce dans les entrailles de ma « mer » qu’est ce que j’y suis bien, seul le bruit des bulles me rappellent que je n’ai pas de branchie.

A 43 mètres l’eau perd au moins 10°, l’ambiance s’obscurcie, je devine le fond…

57 mètres précis je suis à genoux au fond, je contemple le spectacle, un nuage d’Amandes tournoient au dessus de cette petite île engloutie, je réalise que ça me manquait cette ambiance, au fait je ne suis pas pour balader mais belle et bien pour retrouver un filet qui si il n’est pas retrouvé causera de gros dégât sur la faune voisine. Pour éviter tout accrochage je n’ai pas pris la lampe, le noir m’enveloppe et cela rend la plongée encore plus fascinante, dans la peine ombre je devine le blanc des poissons pris au piége du filet, leur inconscience les a condamné.

J’amarre solidement le filet au câblot qui est maintenu en surface par une bouée et décide de faire un tour du « quartier », les rochers dégringolent jusqu’à 67 mètres, je descends et fouille les environs, tous les trous sont habités par des langoustes et à ma grande surprise tapissés de corail rouge de taille commerciale ! Ce cailloux est donc méconnu des corailleurs.

Pour ceux qui ne le savent pas, le sang rouge de méditerranée se monnaye en bourse sur le prix du kilo d’or…

Donc vous pouvez imaginer qu’ il est très convoité .

10 minutes déjà que je traîne, la surface m’appelle c’est l’heure de remonter, un dernier coup d’oeil et je décolle du fond et doucement à 17 mètres minutes je rejoins mes paliers qui vont durer une quarantaine de minutes. Soumis à la pression nous sommes obligés de respirer de l’air comprimé qui met le corps sous pression et les paliers sont là pour éliminer le surplus de gaz qui pourrait être fatal si le corps ne dégazerait pas.

Pendu dans le bleu je repense aux milliers de plongée qui m’ont forgé et permis de devenir l’oiseau de mer que je suis.

Latitude 66 ° nord ou -66mètres, quand certains appellent cela l’enfer moi j’ouvre juste la porte de ma maison qui s’appelle liberté….

Le courage est une larme que l’on doit transformer en perle…

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