Salut les petits loups !
Mais non on ne vous a pas abandonné, mais par moment il faudrait des journées à rallonge pour faire ce que l’on voudrait.
Aprés un week end avec mon amoureuse me voilà reparti pour une petite épopée. Mon kayak savament plié dans ses deux sacs respectifs, les sacs étanches remplis de nourritures et de matos de bivouac ; direction Ajaccio avec mon véhicule. Au port D’Ornano je retrouve la fidèle équipe de la capitainerie et comme les anciens combattants on se remémore du temps où le Cabochard était amarré ici… déja 10 ans !
Le fascicule de montage du Nautiraid précise que pour une personne initiée il faut 20′ pour un montage complet ; je dois être au niveau 0 car j’ai mis 36′ chrono en main !
Peu importe, aprés une petite photo avec mes potes, le kayak est gentiment mis à l’eau, je vérifie encore 2 bricoles et vogue la galère.
Il ne me reste plus qu’à rejoindre Pianottoli, soit un peu moins de 100 kilomètres.
L’heure est déja avancée puisqu’il est presque 12h mais je ne veux pas retarder mon départ avec un repas ici au restau, je suis ici pour pagayer !!!
Je me lance et la brise est encore faible mais comme tous les golfes quand il fait beau temps en début d’aprés midi la brise souffle du large donc dans le nez. Je décide donc de reporter mon déjeuner et profiter de cette brève dévente pour traverser le golfe. Bien vu ! vers 13h30 le vent pointe son nez dans le mien pile poil ! Pas grave j’ai connu pire et puis une fois l’écueil de la Campanine dépassé je me poserai sur une petite plage pour satisfaire mon estomac qui n’est pas du même avis que moi. Vers 14h je déguste mon taboulé avec une brise d’ouest de 10-15 noeuds. Je reprends la mer car j’aimerai bien dépasser le cap di Muro avant la nuit.Je pagaie et comme dans tout effort d’endurance je m’évade et repense au moment passé dans ce golfe : des fois je souris, des fois je suis plus amer car bien des choses se sont passées ici, mais c’est du passé même si j’en garde de profonde cicatrice.
A 18h je passe le cap mais je sais qu’il n’y aura pas d’endroit accueillant avant cala D’Orzu donc j’avance, maintenant la houle est dans mes fesses et ma vitesse s’en ressent et mes avant bras aussi. A 19 h malgré la peine ombre je trouve une petite plage où je pose mon bivouac. Ce moment entre chien et loup me cause toujours problème, comme une angoisse ou un mal être, mais comme chaque fois je me remue et m’applique pour amarrer le kayak, fignoler la tente et allumer un grand feu qui pourra me rechauffer et aussi éloigner les bestioles qui voudraient cohabiter avec moi. La nuit arrive et une fois de plus je réalise à quel point je suis chanceux d’être ce que je suis: un oiseau de mer…
PS: Jo Zef vient de retrouver un soit disant poème antillais:
« Pou’ kayaker y aka pagayer !!! »
Sacré mascotte et vive la haute technologie qui vous envoie ce journal !!!